"Quand on voit les prix qu'on paie pour les CFF, c'est dommage, on n'a plus envie de participer à ce transport-là": la colère des utilisateurs grandit avec les problèmes rencontrés par le Léman Express depuis six mois. Certains d'entre eux envisagent même de reprendre la voiture.
Après les grèves côté français, les multiples retards et les problèmes techniques, c'est un nouveau problème qui se présente pour le réseau transfrontalier franco-genevois: une pénurie de conducteurs de train.
"Les CFF, sur toute la Suisse, ont fait certaines erreurs au niveau de la planification des conducteurs", souligne le directeur de Lémanis (société qui exploite le Léman Express) Mario Werren dans Forum.
"Mais le Léman Express est encore un peu plus particulier", explique-t-il. "Conduire ses trains demande une formation particulière puisqu'il faut savoir rouler dans les installations suisses et françaises (…) avec des trains suisses et français mais d'un type spécial. Et on a pris du retard sur les formations avec le matériel suisse, livré avec retard".
Formations annulées à cause du coronavirus
Et le coronavirus a encore aggravé la situation, empêchant la tenue de nombreuses formations, explique Mario Werren. "On ne pouvait pas être plus d'une personne dans la cabine." Au final, plusieurs rames doivent rester au dépôt et la cadence au quart d'heure ne peut être respectée entre Coppet et Genève.
Les trains circulent ainsi toutes les demi-heures, une nouvelle que les usagers ont appris sur les quais.
Seul signe encourageant, les CFF annoncent que les effectifs des nouveaux aspirants ont été augmentés. Ils débuteront leur formation cet automne.
Julien Chiffelle/boi