Tariq Ramadan, visé par un contrôle judiciaire qui l'empêche de quitter le territoire français, a été interrogé pendant un peu plus de trois heures par le procureur genevois, en présence d'un juge d'instruction français chargé des investigations sur les volets français de l'affaire.
Le petit-fils du fondateur des Frères musulmans est accusé depuis 2018 par une Genevoise de l'avoir violée et séquestrée à Genève en 2008. Une instruction pénale pour viol et contrainte sexuelle a été ouverte en septembre 2018 par le Ministère public genevois dans cette affaire.
"M. Ramadan a été très précis et a fait une déposition très circonstanciée qui je pense a eu un effet très positif", a affirmé à l'issue de l'audition l'un de ses avocats, Pascal Garbarini.
Confrontation à la rentrée
"Maintenant il y aura une prochaine étape qui sera vraisemblablement la confrontation avec la plaignante", a précisé Me Garbarini. Celle-ci devrait se dérouler à la rentrée.
"Notre cliente attend sereinement d'être entendue et confrontée au prévenu", a déclaré de son côté Robert Assaël, avocat de la Suissesse avec Alec Reymond. Surpris d'avoir appris l'audition de jeudi par la presse, ils se réjouissent que la procédure bouge enfin, après deux ans de silence: "L'inactivité et la lenteur apparentes de la justice devenaient insupportables pour notre cliente et ont attisé ses souffrances."
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Depuis février 2018, l'intellectuel musulman est mis en examen en France pour viol et viol sur personne vulnérable, pour des faits dénoncés par deux plaignantes, Henda Ayari et "Christelle", respectivement en 2012 à Paris et en 2009 à Lyon. Deux nouvelles mises en examen, pour des soupçons de viols sur deux femmes, en 2015 et 2016, ont été prononcées le 14 février dernier.
ats/ther