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Les Genevois voteront sur un salaire minimum dans un contexte économique fragile

Un employé de cuisine dans un hôtel suisse. [Keystone - Christian Beutler]
Les défenseurs du salaire minimum à Genève ont lancé leur campagne / La Matinale / 1 min. / le 25 août 2020
A Genève, les défenseurs du salaire minimum ont lancé leur campagne jeudi dernier. Leur initiative, soumise au peuple le 27 septembre, réclame l'introduction dans le canton d'un salaire minimum de 23 francs l'heure, soit près de 4000 francs par mois. Un vote qui interviendra dans le contexte particulier de la crise liée au coronavirus.

En lançant ce texte en 2018, les initiants ne se doutaient pas que le vote interviendrait en pleine crise économique liée à la pandémie de coronavirus.

Leur demande de salaire minimum légal s'inspire notamment de ce qui s'est fait à Neuchâtel, premier canton à avoir introduit ce principe. Mais elle n'a pas convaincu le Conseil d'Etat et la majorité du Grand Conseil genevois, qui s'opposent à cette initiative.

"Revaloriser les bas salaires est impératif"

Pour autant, Davide de Filippo, président de la Communauté genevoise d'action syndicale (CGAS), veut croire aux chances de cette initiative.

"Il y a un besoin des salariés à pouvoir simplement vivre de leur travail. Maintenant, avec la crise économique qui découle du Covid, je crois qu'il y a un impératif essentiel à revaloriser les bas salaires pour sortir de cette crise-là (...) évidemment, les opposants disent tout le contraire, mais ça, c'est une question de débat économique".

"Certains secteurs ne pourraient plus rémunérer leurs employés"

Et effectivement, les opposants disent le contraire. Pour André Pfeffer, député UDC, cette période de crise liée à la pandémie n'est pas du tout propice à l'introduction d'un salaire minimum et certaines entreprises ne pourraient selon lui pas se le permettre.

"Il pourrait y avoir certains secteurs qui ne pourraient plus rémunérer leurs employés et ceux-ci n'auraient alors plus accès au marché du travail. La meilleure chose, c'est de favoriser le maintien de ces gens sur le marché du travail et compléter avec l'aide sociale, afin qu'ils puissent vivre dignement et convenablement."

Plutôt qu'un salaire minimum, André Pfeffer vante le partenariat social, qui fixe les salaires en Suisse. Une démarche que les initiants jugent insuffisante. Les Genevois auront le dernier mot.

Guillaume Rey/ther

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Pas une première tentative

Ce n’est pas la première fois que les Genevois se prononcent sur la question du salaire minimum. Pour rappel, une initiative cantonale de Solidarités avait été rejetée à hauteur de 54% en 2011. Trois ans plus tard, en 2014, les Genevois disaient non à 66% à une initiative nationale pour un salaire minimum.