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Genève met fin aux contrats précaires pour les livreurs d'Uber Eats

Les livreurs d'Uber Eats à Genève seront dès mardi au bénéfice d'un contrat de travail.
Les livreurs d'Uber Eats à Genève seront dès mardi au bénéfice d'un contrat de travail. / 19h30 / 2 min. / le 31 août 2020
Dès ce mardi, les livreurs d'Uber Eats à Genève bénéficieront d'un véritable contrat de travail. La société de livraison de repas liée au géant américain Uber a été contrainte de changer de modèle d'affaires suite à une décision de justice du tribunal cantonal.

Ils font partie du paysage de Genève, Zurich, Morges ou Fribourg tous affublés de leur gros sac à dos carré. Mais à Genève, dès ce mardi, plus rien ne sera pareil, puisque les livreurs Uber Eats bénéficieront d'un contrat de travail qui garantira notamment quatre semaines de vacances et un salaire brut de 20,65 francs. Celui-ci sera conclu avec une nouvelle entité, Chaskis SA, qui servira d'intermédiaire entre les coursiers et l'application.

C'est contrainte et forcée que l'entreprise s'est résolue à changer de modèle d'affaires suite à une décision de justice du tribunal cantonal de Genève.

"C'est une satisfaction pour notre état de droit. Je pense que c'est important pour ces personnes que tout le monde voit pédaler dans nos rues d'avoir enfin une couverture sociale et un salaire garanti", se réjouit dans le 19h30 le conseiller d'Etat genevois Mauro Poggia, qui dénonçait l'absence de statut de ces nouveaux travailleurs. De son côté, Uber Eats n'était pas disponible pour réagir.

Un modèle d'affaires mis à mal aussi ailleurs

Genève n'est pas la seule ville à faire trembler le modèle d'affaires d'Uber. Même sa patrie d'origine, la Californie, a attaqué la firme en justice pour l'obliger à salarier ses collaborateurs.

Et ces attaques font tache d'huile pour la plus grande joie des syndicalistes. "Notre souhait est que les autres cantons se réveillent et fassent comme les autorités genevoises", espère Umberto Bandiera,  secrétaire syndical d'Unia.

Uber a fait recours

A noter que Uber a d'ores et déjà déposé un recours. C'est donc au Tribunal fédéral que reviendra le dernier mot. Son jugement est attendu cet hiver. Il s'appliquera à toute la Suisse.

Julie Conti/fgn

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