Le canton de Genève pourrait à l'avenir baisser les salaires de milliers de fonctionnaires avec, en contrepartie, l’octroi d’une semaine de vacances supplémentaire.
L'objectif: économiser. En effet, en l'état, les caisses publiques pourraient subir un déficit de plus d'un milliard de francs, soit bien plus que celui envisagé, en raison de la crise du coronavirus. Le canton, qui exclut toute hausse d'impôt, devra donc se serrer la ceinture ces prochaines années.
Parmi les pistes envisagées, il pourrait, sous condition, bloquer l'annuité, c'est-à-dire l'augmentation automatique des revenus des fonctionnaires, jusqu'en 2024. Mais aussi baisser leurs salaires de près de 2% sur 4 ans, selon les syndicats.
Une proposition "choquante" pour les syndicats
Pour Françoise Weber, membre du bureau du Cartel intersyndical, une telle mesure serait inacceptable. "C'est assez choquant", réagit-elle au micro de la RTS, "et les contreparties, c'est de la poudre aux yeux. Parce qu'il y a des réductions de salaire, ce ne sont pas des vacances qu'on offre, mais des congés non-payés !"
Elle rappelle aussi que de nombreux services publics "travaillent actuellement à flux tendu" avec un personnel "déjà extrêmement surchargé".
A l’inverse, d’autres estiment que la fonction publique doit y mettre du sien face à la situation actuelle. Selon Yvan Zweifel, député PLR, "cette crise a beaucoup pesé sur le secteur privé, près de 150'000 personnes se sont retrouvées en RHT et n'ont reçu que 80% de leur salaire". Dès lors, "il convient que la fonction publique fasse aussi un effort", estime-t-il.
Contactées, les autorités ne font pas de commentaire à ce stade, mais elles rencontreront à nouveau les syndicats mercredi pour poursuivre les discussions. Le projet de budget 2021, lui, sera présenté le 17 septembre prochain avant d'être débattu au Grand Conseil.
Adrien Krause/jop