L'organisation a du mal à boucler un budget prévisionnel de 2,2 milliards de francs, alors que la pandémie de Covid-19 a accru les besoins d'aide humanitaire.
La crise économique a d'un autre côté réduit la générosité des donateurs, en premier lieu les Etats qui cherchent à diminuer leurs dépenses. Le président du CICR a multiplié les appels pour trouver des financements, mais cela risque d’être insuffisant.
Plan d'économies
Le CICR devrait annoncer dans les prochains jours un plan d'économies, avec des suppressions de postes notamment au siège de Genève et parmi le personnel expatrié.
A Genève, une centaine de postes sont ciblés, ce qui pourrait se traduire par plusieurs dizaines de licenciements.
"Les gens sont inquiets et attendent des informations pour savoir s'ils vont être personnellement touchés", indique Rose-Marie Mota, présidente de l'association du personnel du CICR, dans le 19h30.
Celle-ci défend les intérêts des salariés de droit suisse. Elle a engagé des discussions avec la direction. "On est dans cet échange pour trouver des solutions les moins impactantes possibles et pour accompagner au mieux les gens qui devront nous quitter", explique Rose-Marie Mota.
"Décisions difficiles mais nécessaires"
Contacté, le CICR réserve ses premières déclarations à ses employés, mais confirme préparer des mesures d'économies. "Nous faisons face à des décisions difficiles mais nécessaires. Nous ne sous-estimons pas les inquiétudes de notre personnel et nous nous efforcerons de minimiser les pertes d'emplois. Tout sera mis en oeuvre pour soutenir les collègues concernés", déclare l'organisation via son porte-parole.
"Ce n’est qu’en prenant de telles mesures que nous pourrons continuer à assister et protéger les victimes des conflits armés. Le CICR a dû affronter de nombreuses crises globales depuis sa création il y a environ 160 ans. Nous restons confiants que nous surmonterons aussi cette crise en dépit de l’incertitude, tout en restant fidèles à nos valeurs et nos principes", ajoute l'institution.
Le CICR n'est pas la seule organisation humanitaire à être touchée par des difficultés économiques. Plusieurs ONG craignent en effet de voir leurs financements réduits dans les mois qui viennent.
Tristan Dessert/gma