Ce salaire entrera très vraisemblablement en vigueur dès le 1er novembre, a-t-on appris durant la semaine, mais beaucoup d'inconnues demeurent. Les jobs d’été ou d’étudiants seront-ils concernés ? Qu’en sera-t-il des stages? Et quid des employés d’autres cantons qui effectueront un mandat à Genève ? Voilà quelques-unes des questions qui n’ont pas encore été tranchées.
Ce qui est sûr en revanche, c’est que plusieurs professions sont inquiètes, en particulier celles dont les conventions collectives de travail prévoient actuellement des salaires inférieurs.
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L'épineuse question des "débutants"
Ils craignent des licenciements notamment, surtout dans la période actuelle, estimant que verser un tel montant pour toutes et tous n’est pas possible sans casse.
Pour les coiffeurs par exemple, verser plus de 4000 francs par mois pour un nouveau venu qui sort tout juste des filières d’apprentissage est problématique. C'est néfaste pour le futur de la profession, estime Damien Ojetti, président central de Coiffure Suisse et propriétaire d’un salon à Genève. Coiffure Suisse a d'ailleurs écrit au Conseil d’Etat pour demander une exception pour les 4 années post apprentissage, demande restée lettre morte jusqu’à présent.
Du côté des syndicats, on martèle que le salaire minimum doit s’appliquer au plus vite, comme le stipule le texte voté, alors que l’Union des associations patronales genevoises plaide pour un délai jusqu’en janvier 2021, afin de régler les questions en suspens.
Deux points majeurs de discorde
Au milieu de cette bataille, le canton tente d'arbitrer tant bien que mal. Mais ça n’est pas toujours évident, explique Mauro Poggia, car certaines choses sont difficiles à anticiper.
L'Etat, les employeurs et les représentants des travailleurs se sont rencontrés lundi, mais ont abouti à peu d’avancées. Deux gros points de discorde demeurent : la date de référence pour calculer l’indexation annuelle de ce salaire minimum, c'est-à-dire sa revalorisation par rapport au coût de la vie. Et la question de l’agriculture. Le texte prévoit en effet une possible dérogation dans ce secteur, mais les syndicats veulent tout de même que les rémunérations y soient augmentées.
Ainsi, beaucoup de travail reste à abattre d’ici la fin du mois, et de nouveaux pourparlers auront lieu ces prochains jours dans cette optique.
Adrien Krause/jop