Le salaire minimum passera à 23,14 francs par heure le 1er janvier prochain, du fait de l'indexation prévue par la loi, a indiqué mercredi devant les médias le conseiller d'Etat Mauro Poggia, en charge de l'Emploi. Les modalités d'application de la loi ont été fixées par le Conseil de surveillance du marché de l'emploi (CSME), qui est composé des représentants des partenaires sociaux de l'Etat de Genève.
Le texte exclut les apprentis, les jeunes de moins de 18 ans ainsi que les secteurs de l'agriculture et de la floriculture. Dans ces secteurs, le CSME a confirmé les salaires minimaux versés à des personnes sans qualifications, à savoir 16,90 francs l'heure - indexé à 17 francs en 2021 - dans l'agriculture et 15,50 francs - indexé à 15,60 francs en 2021 - dans la floriculture.
L'Union des associations patronales genevoises (UAPG) déplore que cette loi n'entre pas en vigueur le 1er janvier, en même temps que l'adaptation de cotisations sociales, ce qui aurait été plus pertinent pour des questions d'organisation, a fait savoir sa secrétaire permanente Stéphanie Ruegsegger. Pour l'UAPG, l'indexation aurait par ailleurs dû intervenir après une année, en janvier 2022.
Recours des syndicats
La mise en oeuvre de leur initiative ne plaît pas non plus aux syndicats qui considèrent que le Conseil d'Etat réduit sa portée "en ne respectant ni sa lettre ni son esprit." La Communauté genevoise d'action syndicale (CGAS) annonce recourir contre les arrêtés sur l'indexation du salaire minimum légal et les dérogations à ce même salaire minimum dans l'agriculture et la floriculture.
L'indexation choisie par le canton rabote le salaire minimum de 37 centimes par heure en 2020 et de 23 centimes en 2021, dénonce la CGAS. Selon elle, cette manoeuvre est contraire à l'initiative et prive les travailleurs les plus précaires d'environ 640 francs entre l'entrée en vigueur de la loi et fin 2021. Le Conseil d'Etat maintient ainsi "sa politique hostile aux travailleurs", critiquent les syndicats.
ats/gma