L'instruction sur l'incendie mortel du centre pour migrants des Tattes, à Vernier (GE), est à présent terminée, a appris la RTS. Le 17 novembre 2014 dans la nuit, une quarantaine de résidents s'étaient défenestrés pour échapper aux flammes. Un requérant érythréen y avait laissé la vie et de nombreux autres avaient été blessés et traumatisés. Le collectif Solidarité Tattes a rendu lundi un hommage aux victimes du sinistre. Il demande que justice soit enfin rendue.
Il aura donc fallu six longues années au Ministère public genevois pour établir les responsabilités de ce drame. Des plaintes contre X avaient été déposées quelques semaines après les faits pour lésions corporelles graves et mise en danger de la vie d'autrui. Un rapport accablant du Service d'incendie et de secours (SIS) de la Ville de Genève mettait en lumière toute une série de dysfonctionnements.
Avis de prochaine clôture
Mais voilà. Entre expertises et demandes de contre-expertises, l'audition de nombreuses personnes et l'irruption récente de la crise sanitaire, la procédure a mis du temps avant d'aboutir, explique le Parquet à la RTS. Il annonce cependant qu'il va rendre "d'ici la fin de l'année" un avis de prochaine clôture aux différentes parties.
Pour le collectif qui soutient les victimes de ce drame, c'est un soulagement. Il reste toutefois vigilant pour que réparation soit faite. "Nous ne lâcherons rien", prévient la sage-femme Viviane Luisier, membre de Solidarité Tattes. "Parce que c'est trop injuste de profiter de la situation de personnes requérantes qui pour la plupart sont reparties, ont quitté la Suisse, ont été expulsées de Suisse, donc elles ne peuvent pas, elles, demander justice. Solidarité Tattes demandera justice à leur place."
Selon le Ministère public genevois, cinq prévenus au total risquent une condamnation dans ce dossier.
Raphaël Leroy