Genève est orpheline de ses restaurants depuis le 2 novembre dernier à cause des mesures sanitaires. Ses rues se remplissent alors de livreurs en trottinette, à vélo, ou en scooter.
Le rythme est infernal pour ces livreurs, qui n'ont pas le temps de faire de pause. Certains font jusqu'à 70 kilomètres en une soirée.
Tous les livreurs ne sont cependant pas logés à la même enseigne. Un hub de Eat.ch a ouvert à Genève la semaine passée, où sont fournis les vélos, l'équipement et surtout le matériel sanitaire, ce qui n'est pas le cas partout.
"Ils sont équipés avec des désinfectants et des masques. Les mesures sont vraiment strictes, ils doivent porter le masque ici dans le hub, dans le restaurant et chez les clients", a expliqué au 19h30 Dominic Millioud, directeur du hub.
Tous les acteurs gagnants
Tous les acteurs de la livraison sont gagnants de ce boom des livraisons, que ce soient des multinationales ou des petites entreprises locales. C'est par exemple le cas de Hop Delivery, qui livre désormais plusieurs centaines de repas chaque jour.
"Sur l'année, et notamment de par les confinements qu'on a connus, nous avons enregistré une augmentation de plus de 600%", précise Vincent Moret, directeur de Hop Delivery.
Pour beaucoup d'enseignes genevoises, la livraison restera la seule solution pour garder la tête hors de l'eau en 2020, même si les commissions prises par ces plateformes sont très importantes.
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Delphine Gianora/asch
Les livreurs genevois davantage protégés
En Suisse, la plupart des livreurs sont payés à la course, sans contrat. Mais la situation est différente à Genève, où le canton fait figure de pionnier. C’est le seul endroit au monde où tous ces livreurs ont un contrat.
Cela signifie la garantie de congés payés, d'une assurance accident, des indemnités journalières en cas de maladie et l’inscription aux assurances sociales.
Cette petite révolution est due à une décision de justice du tribunal cantonal qui a obligé toutes les entreprises à conclure ces contrats.
Autre particularité de Genève, le salaire minimum qui a été voté le 27 septembre, et qui a imposé dès le 1er novembre une rétribution minimale de 23 francs de l’heure. Les entreprises de livraison ont donc été forcées d'adapter leurs contrats une nouvelle fois.