Michel Matter était très sollicité, avait-il confié à la RTS il y a un mois. Il a donc confirmé son intérêt pour l'élection complémentaire du 7 mars prochain, organisée après la démission de Pierre Maudet. Son parti se rassemblera en assemblée générale le 16 décembre, et sa candidature pourrait être confirmée à cette occasion.
Son profil correspond à la situation du moment. Michel Matter est médecin et il préside l'Association des médecins de Genève. Il est également membre du conseil d'administration des HUG et même vice-président de la FMH au niveau suisse. Il est aussi membre du conseil de direction de la Fédération des entreprises romandes. Il allie donc santé et économie, soit le duo idéal aux yeux de certains à l'heure de la crise sanitaire et économique que le pays et le canton sont en train de vivre.
Un candidat inclassable
Le conseiller national pourrait faire de l'ombre aux autres candidats, même s'il est difficile de savoir précisément qui pourrait le plus pâtir de sa concurrence. A droite, on estime que c'est la gauche qui va en souffrir. Et à gauche, c'est l'inverse.
Il est vrai que Michel Matter est un inclassable qui aime jouer sa partition seul. Il est capable de soutenir le salaire minimum à Genève ou l'initiative pour des entreprises responsables et, dans le même temps, appeler à voter pour le candidat du PLR au Conseil des Etats, il y a deux ans.
Au dernier classement des parlementaires fédéraux, son parti, les Vert'libéraux, est classé plutôt au centre gauche, Michel Matter aussi. Ce qui fait dire au président du PLR genevois, Bertrand Reich, qu'il va plutôt nuire aux Verts, le 7 mars.
La présidente des écologistes, Delphine Klopfenstein, rappelle, elle, que le médecin est classé plus à droite que ses collègues alémaniques. Ce sera donc la droite qui risque d'en faire les frais.
Un test pour les Vert'libéraux
La candidature de Michel Matter sera quoi qu'il en soit une bonne prise de température pour son parti avant les élections générales de 2023 à Genève. Un parti en progression mais qui n'a pas de députés au Grand Conseil. Pour rappel, les Vert'libéraux avaient recueilli un peu moins de 5% des voix aux élections nationales de 2018.
Raphaël Leroy/ebz