Depuis quelques années, Sylvain Soldan laisse paître son troupeau sur la commune, un mois au printemps et un mois en automne. Et pour cet éleveur, les plaintes récemment déposées sont incompréhensibles. "Je suis étonné que ça prenne une ampleur pareille dans une commune encore campagnarde", réagit-il lundi dans La Matinale.
Les cloches sont "une nécessité"
"Je suis désolé, mais je ne peux pas laisser des bêtes comme ça sans cloches", poursuit-il. "J'en ai une qui a réussi à s'échapper, j'étais content qu'elle ait une cloche! Je l'ai retrouvée dans la nuit avec le brouillard (…) C'est une nécessité, ces cloches!"
Contacté par la RTS, le maire de Perly-Certoux a dit vouloir rencontrer les parties ces prochains jours afin de trouver un terrain d’entente.
Des précédents sur Vaud et Zurich
Cette histoire en rappelle d’autres en Suisse - dans le canton de Vaud ou celui de Zurich notamment. La justice zurichoise s’en était même mêlée en prohibant les cloches de vaches de 22h à 7h du matin dans une commune en 2015.
Pour le géographe Pierre Dessemontet, ces situations s'expliquent surtout "par la confrontation de deux populations très différentes qui viennent se télescoper au même endroit". Il y a d'une part, dit-il, une population traditionnelle pour qui la terre représente un moyen de gagner sa vie. Et de l'autre, "une population urbaine qui vient s'installer en campagne peut-être sur une image un peu idéalisée de la campagne, un endroit calme, et qui ne supporte pas les nuisances des gens qui y travaillent".
Et ce phénomène pourrait augmenter ces prochaines années, selon Pierre Dessemontet, puisque la tendance le montre: la crise du Covid a incité ces derniers mois certains citadins à déménager en campagne.
Adrien Krause/oang