Julian est fonctionnaire à l'Etat de Genève. Son employeur est le premier canton en Suisse à avoir modifié son règlement pour créer un congé de naissance. Le jeune papa a ainsi pu profiter de 20 semaines de congé pour s'occuper de son bébé.
"Nous sommes un couple gay et avons un enfant: c'est maintenant introduit dans le règlement du personnel que cette configuration est aussi valable qu'une autre", se réjouit Julian. "Elle permet à un des deux parents d'obtenir un congé pour s'occuper de son enfant, au même titre qu'un couple hétéro."
Le soulagement est réel pour les deux parents, qui avaient même envisagé la démission pour s'occuper de leur bébé né aux Etats-Unis d'une GPA.
"Ne pas être hypocrite"
Cette modification du règlement fait suite à un congé exceptionnel accordé l'année dernière par la conseillère d'Etat Nathalie Fontanet, chargée des finances et des ressources humaines, à un autre fonctionnaire.
"On peut se montrer hypocrite et faire de l'application par analogie selon les cas, et puis on peut aussi reconnaître que notre société évolue, qu'il y a de nouveaux modèles de parentalité, et donc que notre base légale doit s'adapter. C'est ce que nous avons souhaité faire", explique la ministre.
L'Etat de Genève a depuis accordé quatre congés de naissance.
Grandes entreprises en tête
En Suisse, cette voie est déjà empruntée par plusieurs multinationales, comme Firmenich, Nestlé, Novartis, ou encore Japan Tobacco International. Ce dernier propose 20 semaines de congé à tous ses collaborateurs dans cette situation, s'inspirant des grandes entreprises américaines et du système social des pays du nord de l'Europe.
"Nous poursuivons une approche sur comment garder nos employés, comment attirer les talents. Nous le voyons vraiment comme un investissement et non comme un coût", conclut Christiane Bisanzio, vice-présidente du pôle Diversité et Inclusion chez JTI.
Manon Germon, Julien Chiffelle et Hélène Joaquim/kkub