Même si Michel Matter est connu à Genève, tant par sa fonction de conseiller national que par celle de président de l’Association des Médecins du canton de Genève, son parti reste très minoritaire dans le canton. Il progresse, certes, mais n'a aucun député au Grand Conseil et représentait environ 5% des voix lors des dernières élections fédérales.
Pour le politologue Pascal Sciarini, professeur à l'Université de Genève, ses chances sont "très faibles". "Cela me semble plutôt être une opération de marketing politique, pour rendre visible le parti", explique le spécialiste. Il s'agit pour le parti "de profiter de cette élection pour être présent sur la scène politique et préparer les prochaines élections". Mais pour la complémentaire de mars, Pascal Sciarini estime que les Vert'libéraux genevois n'ont "aucune chance".
Une situation complètement différente à Bâle
Les Vert'libéraux avaient créé la sensation il y a quelques semaines dans le canton de Bâle-Ville, puisque pour la première fois ils avaient placé l'un des leurs dans un exécutif cantonal, en l'occurrence Esther Keller.
Pour Pascal Sciarini, reproduire une telle surprise à Genève est inenvisageable, car les contextes ne sont pas comparables: "Les Vert'libéraux sont nettement plus forts en Suisse alémanique qu'en Suisse romande." Dans le canton de Bâle-Ville, où une première Vert'libérale a été élue dans un exécutif, ils comptent pour 8% des voix au Grand Conseil, "une base électorale différente", souligne Pascal Sciarini. "Et les circonstances à Bâle étaient très particulières et ne se reproduiront pas à Genève."
En effet, dans le demi-canton, la sortante verte Elisabeth Ackermann était très décriée et ne s'était même pas présentée au second tour. De plus, il s'agissait d'élire l'ensemble du collège, et pas un seul membre comme à Genève.
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Guillaume Rey/ebz