Publié

Plusieurs associations genevoises lancent des projets contre le racisme

L’Association de médiatrices interculturelles a été créée à Genève pour des réfugiés de la Corne de l'Afrique.
L’Association de médiatrices interculturelles a été créée à Genève pour des réfugiés de la Corne de l'Afrique. / 19h30 / 2 min. / le 21 décembre 2020
Il y a six mois, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour dire stop aux discriminations à l’égard des personnes noires. Aujourd’hui, des associations genevoises mènent des projets pour lutter contre ce racisme, à l'instar de l'Association des médiatrices interculturelles (AMIC).

En juin, après la mort de George Flyod aux Etats-Unis, des milliers de personnes manifestent à Genève pour dire stop au racisme et aux violences policières. Six mois plus tard, la ville de Genève apporte son soutien à différents projets, dont celui de l'Association des médiatrices interculturelles (AMIC) qui s’occupe de réfugiés issus de la Corne de l’Afrique. L’objectif est de nommer, comprendre et combattre le racisme dont ils sont victimes.

Car ils peinent souvent à l’exprimer. L'association a donc mis en place différents ateliers, notamment pour les parents et leurs enfants, afin de leur permettre de réussir à trouver les mots.

Discriminations qui empêchent de vivre

Berihu, par exemple, a quitté l’Erythrée à 16 ans. Et depuis 6 ans, à l’école ou même dans la rue, il fait face au racisme. Des discriminations qu’il ne comprend pas et qui l’empêchent de vivre. "Par exemple, si je descends du bus, ils ne contrôlent que moi. Si je suis avec des amis européens, ils ne les contrôlent pas. Ils me contrôlent", a-t-il relaté dans le 19h30.

Et d'ajouter: "Je me sens… je ne suis pas libre de sortir en ville, marcher comme un humain dans la rue. J’ai peur de sortir toujours comme je veux, je reste à la maison. C’est un peu difficile".

Fossé parents-enfants

Il est difficile aussi de s’exprimer pour ces migrants qui viennent d’arriver. Parfois, cela peut même creuser un fossé avec leurs enfants nés ici. L’idée de ces ateliers est donc de permettre le dialogue entre ces générations pour mieux comprendre les problématiques liées au racisme.

Sewit Abadi, chargée de projet, explique que "la première génération a énormément de mal à aborder cette question-là. Parce que, déjà, ils ont des problèmes beaucoup plus pressants - de survie - à gérer, comme des problèmes de logements, de travail, etc." En revanche, les enfants de ces migrants, qui eux sont nés sur le territoire et parlent le français, se distinguent des autres uniquement par la couleur de leur peau. "Et eux sont beaucoup plus conscients et prêts à aborder cette thématique-là", note Sewit Abadi.

Incompréhension d'une mère

Une mère a constaté ce genre de discriminations. Et c’est l’incompréhension pour celle qui n’a jamais connu le racisme auparavant. "Elle voit que son enfant ne se sent pas particulièrement bien intégré. Parfois elle dit: 'J’observe avec qui il joue et je sens qu’il subit une certaine exclusion à l'école'", explique la chargée de projet.

Pour encourager la parole et éviter le repli sur soi, d’autres groupes de discussions sont également organisés pour les adolescents et jeunes adultes.

Hélène Joaquim/jpr

Publié