"C'est clair que si on pouvait produire nos vinyles en Suisse, on le ferait." Emilie Zoé, Prix suisse de musique 2020, pourra peut-être bientôt exaucer son souhait. En effet, Doca Vinyl projette de créer une usine de pressage de disques. Mardi, l'association genevoise a rencontré l'Office de promotion des industries et des technologies pour concrétiser son projet.
En décembre dernier, Doca Vinyl a réalisé un sondage auprès de 400 professionnels du secteur. Réponse? Quasiment neuf sondés sur dix seraient prêts à passer commande à une presse à vinyles "Swiss made". "Une bonne partie de ces acteurs demandent des subventions pour aller "presser" à l'étranger. Nous voulons vraiment changer cela", explique le président de Doca Vinyl Alex Pedrazzani.
Demande en forte hausse
Certes le microsillon reste un marché de niche, mais une étude de l'Institut zurichois GFK montre que les ventes ont explosé (+300% entre 2014 et 2019). Ce qui représentait l’an dernier en Suisse plus de 103'000 unités vendues.
"Il y a quelque chose de magique dans le fait de voir les sillons qui fabrique le son qu'on entend. Il y a un côté artisanal là-dedans. L’objet, c'est vraiment un plus qui va accompagner, entourer la musique", témoigne Emilie Zoé.
Bannir le pétrole
En s'alliant avec des Haute Ecoles, le projet de Doca Vinyl espère relever un autre défi: remplacer le pétrole, matière première du PVC, par de nouveaux matériaux plus écologiques comme la résine de chanvre.
Avec un prix de 4 à 10 francs le vinyl, Doca Vinyl estime être concurrentiel sur le marché européen. Il ne lui reste plus qu'à réussir sa prochaine levée de fonds.
Sylvie Lambelet/vajo
Autre projet en cours à Renens (VD)
Un autre projet de pressage des vinyles est en voie de se concrétiser dans le canton de Vaud, à Renens.
Dans les Ateliers du Simplon, le studio d’enregistrement Phonotope et l’Atelier Obscur (sérigraphie) se sont alliés dans le but de presser des disques. Ils ont déjà réalisé des essais, et la production est à bout touchant.
Leur démarche ne se veut pas concurrente du projet genevois, elle est autofinancée et non commerciale.