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Quand les hôtels vides deviennent des solutions pour les sans-abris

Des sans-abri hébergés dans des hôtels genevois.
Des sans-abri hébergés dans des hôtels genevois. / 19h30 / 3 min. / le 23 janvier 2021
Quatre hôtels genevois vides en raison de la pandémie accueillent 140 sans-abris grâce au concours d'un collectif d'associations, de l'Etat et d'une fondation privée. Une solution "gagnant-gagnant", puisque tout le monde y trouve son compte.

Le dispositif est mis sur pied depuis un mois par le Département genevois de la cohésion sociale et le Collectif d'associations pour l'urgence sociale (CausE). Coût du programme: 2,4 millions de francs en provenance de l'Etat et d'une fondation privée.

Cette solution permet d'offrir un petit répit aux sans domicile fixe genevois et représente un véritable changement de vie pour eux. Leur provenance ou leur régularité est secondaire.

"Je suis là depuis quinze jours. Je sens vraiment que je suis bien", explique Ali Tali, lequel vivait dans la rue avant d'obtenir une chambre dans le cadre du projet.

Des hôtels qui restent ouverts

La démarche offre également une bouffée d'air pour les hôteliers y participant. La subvention de l'Etat leur permet de rester ouvert et de conserver leurs employés.

"Notre chiffre d'affaires a été divisé par deux en raison de la pandémie, alors financièrement pour nous, c'est une bonne opération", explique Frédéric Le Berre. Le directeur de l'Hôtel Résidence Cité-Verdaine reconnaît aussi l'importance de l'aspect humanitaire: "C'est agréable de pouvoir aider des gens dans des situations de besoin".

Lionel Walcher, directeur du City Hostel Geneva, se disait très sceptique au départ du projet. "J'avais peur que ça soit de nouveau une association qui finance des logements, mais qui ne s'occupe pas des personnes logées. Mais dans le cas présent, ça change vraiment la donne", admet-il samedi dans le 19h30.

Implication des assistants sociaux

Car, effectivement, des assistants sociaux sont présents 21 heures sur 24, tandis que les bénéficiaires signent un contrat et s'engagent à respecter un certain nombre de règles.

"On leur laisse un temps d'adaptation à la situation, mais ensuite on commence des démarches pour préparer l'après", explique Mohamed Hadj-Sayah, assistant social au CausE.

"On a des personnes qui ont retrouvé un emploi, d'autres une chambre en sous-location. Cela leur permet d'être plus autonomes qu'à leur arrivée", se réjouit Aude Bumbacher, directrice de CausE.

Pour des raisons financières, le dispositif restera en place seulement jusqu'à la fin du mois d'avril. Mais une prolongation de la subvention permettrait de poursuivre l'expérience.

Joël Boissard
Adaptation web: Jérémie Favre

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