Adoptée par les Genevois en 2016, la LMCE impose la priorisation des transports publics et des mobilités douces dans les centres urbains du canton, ainsi que la réalisation d'une ceinture urbaine fluide pour le trafic automobile. Sur les 192 mesures prévues, 80 ont été réalisées à fin 2020 et 87 étaient en cours de réalisation, détaille le DI.
Pour le conseiller d'Etat Serge Dal Busco, l'accélération de cette mise en œuvre constitue une priorité. Si des avancées significatives ont été réalisées (Léman Express, pistes cyclables, mise en place progressive du U-lacustre), le résultat de la votation de septembre 2020 sur l'assouplissement de la compensation des places de stationnement offre désormais un cadre plus favorable.
Limitation à 30 km/h et zones piétonnes
Présentée cette semaine aux milieux concernés, l'"ambitieuse" feuille de route prévoit le déploiement par étapes de la ceinture urbaine d'ici 2023. Dans l'hyper-centre, l'objectif est de limiter la vitesse à 30 km/h, y compris sur les axes routiers principaux et de mettre en place des zones piétonnes et à trafic limité.
Dans les centres urbains, des zones 30 seront massivement développées. De nouveaux périmètres prioriseront les transports collectifs et la mobilité douce. Les principales traversées de localité passeront à 30 km/h.
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Vélos et piétons
En matière de mobilité douce, un quart seulement des mesures prévues de la LMCE ont pu être réalisées. Une accélération est prévue grâce à des itinéraires cyclables pérennes, directs et sécurisés. Ils permettront de faire le lien avec les gares du Léman Express et les pénétrantes cyclables cantonales.
Pour les piétons, la feuille de route prévoit un maillage sécurisé pour relier les gares du Léman Express et les interfaces tpg. Quant à l'amélioration de la vitesse commerciale des transports collectifs, plus de 60% des mesures sont réalisées. L'effort à venir portera sur la ceinture urbaine.
Les grands axes pénétrants et la ceinture urbaine bénéficieront d'une régulation des feux visant à fluidifier le trafic. Dans le centre, elle privilégiera les déplacements des cyclistes et des piétons.
Favoriser les transports publics
S'agissant des transports publics, l'objectif est que 80% des véhicules tpg puissent franchir les carrefours sans arrêt ou ralentissement. Les voitures individuelles devront être orientées vers des itinéraires évitant les centres urbains, au profit de la fluidité des véhicules professionnels.
Le transfert modal sera favorisé pour l'accès au centre, notamment grâce au développement du réseau tpg. L'effort sera poursuivi pour préserver les zones proches des petites douanes des nuisances du trafic de transit.
La nouvelle politique de stationnement vise à réduire le trafic pendulaire et faciliter les déplacements des transporteurs professionnels et des personnes qui n'ont pas d'alternative à la voiture. Les visiteurs dans le centre ainsi que les deux-roues motorisés seront fortement invités à stationner dans les parkings souterrains. Le système de tarification des macarons et des horodateurs fera par ailleurs l’objet d’une révision.
ats/jfe
Plan perfectible
La promotion de la multimodalité se poursuivra à l'échelle du Grand Genève avec des projets de voie de covoiturage à Bardonnex et d'un P+R sur le site d'Archamps, relié à des lignes de transports collectifs prolongées. Parallèlement le DI s'apprête à lancer prochainement une consultation sur la réglementation de la vitesse de circulation pour lutter contre le bruit routier.
Dans un communiqué, l'Association Transports et environnement (ATE) estime que ce plan est perfectible. La part laissée aux transports motorisés reste encore massive, avec notamment la réalisation de la ceinture urbaine. Les piétons sont les laissés-pour-compte de cette réflexion. De nombreuses mesures doivent encore être affinées, pour permettre une véritable prise en compte des modes doux et des transports publics.