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La population genevoise vote sur une indemnité pour le travail précarisé

Genève vote le 7 mars sur une indemnité pour les travailleuses et travailleurs précarisés (image d'illustration). [Keystone - Gaetan Bally]
La population genevoise appelée à se prononcer sur l'indemnité pour les travailleuses et travailleurs précarisés / La Matinale / 1 min. / le 9 février 2021
Un seul objet cantonal sera en votation à Genève le 7 mars: la loi sur l'indemnisation pour perte de revenus liée aux mesures de lutte contre le coronavirus. Adoptée en juin pour aider les travailleurs et travailleuses en situation de précarité, ce texte a été attaqué par l'UDC et le MCG.

La loi élaborée par le Conseil d'Etat prévoit une indemnisation unique de 80% de la perte de revenu, mais de maximum 4000 francs par mois, pour la période du 17 mars au 16 mai 2020. Une enveloppe de 15 millions est prévue pour ces deux mois. Rétroactive, l'aide est destinée à ceux qui n'ont reçu aucune autre indemnité, tels que les intermittents du spectacle, les travailleurs sur appel ou encore les employés domestiques.

>> Lire : Le canton de Genève prévoit 15 millions pour un nouveau filet social

A Genève, les files interminables de personnes attendant une aide alimentaire aux Vernets lors de la première vague de Covid-19 ont mis en lumière la précarité dans laquelle était plongée une partie de la population pendant la crise sanitaire. Le Conseil d'Etat a voulu agir afin d'éviter que ces personnes ne s'endettent ou ne perdent leur logement.

Une nécessité pour tous les partis de la gauche genevoise: "Cette loi vient combler une injustice, parce qu'on indemnise les entreprises, mais on ne pense pas forcément aux citoyens et citoyennes qui travaillent tous les jours et qui participent à l'économie de notre canton", relève Léna Strasser, députée socialiste et membre du comité "Des droits pour les travailleurs∙euses précarisé∙e∙s". Elle ajoute au micro de La Matinale: "Ces personnes-là se sont endettées, certaines ont perdu leur logement ou risquent de le perdre, donc il est vraiment important de débloquer ces indemnisations pour pouvoir les soutenir".

La crise continue

L'UDC et le MCG ont déposé un référendum contre cette loi. Ils estiment, tout comme le PLR, qu'il n'y a pas lieu de soutenir les personnes travaillant illégalement et, donc, le travail au noir: "Ce qu'il y a de très grave, dans cette loi, c'est qu'en indemnisant les travailleurs illégaux, cela fait une incitation à ce travail illégal et cette incitation, nous n'en voulons à aucun prix", souligne François Baertschi, député MCG: "C'est cela qui nous dérange et qui a dérangé d'ailleurs de nombreux habitants de Genève qui ont signé le référendum. Nous ne pouvons d'aucune manière tolérer que l'on accepte de telles pratiques".

Ils contestent aussi la disposition permettant de prendre en considération une déclaration signée "plausible" d'un bénéficiaire qui n'aurait pas de documents pour attester son revenu mensuel déterminant.

Pour le comité unitaire "Des droits pour les travailleurs∙euses précarisé∙e∙s", qui réunit partis de gauche, syndicats et associations, cette indemnité est nécessaire car la crise continue d'affecter durement certaines personnes. Refuser la loi ne ferait que pénaliser les travailleurs illégaux, pas les employeurs indélicats, selon eux. Le PDC soutient, lui aussi, la loi.

ats/sjaq

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L'aménagement de Rive en scrutin communal

Outre ce scrutin cantonal, les citoyennes et citoyens de la Ville de Genève devront se prononcer sur un référendum lancé par la gauche et des associations environnementales et d'habitantes et d'habitants contre l'aménagement de Rive. Le compromis trouvé lors de la précédente législature lie le réaménagement des espaces publics du secteur à la construction du parking souterrain de 498 places automobiles par des privés, dénommé Clé-de-Rive.

Favorables à la piétonnisation, les référendaires fustigent un projet "ringard" qui va attirer des voitures et sacrifier 69 arbres majeurs. Ils ont lancé une initiative, qui a abouti, pour piétonniser et végétaliser le centre-ville. En outre, l'Association Transports et Environnement, des commerçants et des riverains ont recouru contre l'autorisation de construire du parking. La justice n'a pas encore tranché.

La droite et, du bout des lèvres, le nouveau Conseil administratif défendent un compromis qui transformera le secteur tout en préservant l'accessibilité du centre-ville et de ses commerces. Libérée des places de stationnement, la chaussée pourra accueillir des terrasses de cafés et de restaurants, tandis que le déplacement des arrêts de bus permettra de créer une place conviviale à Rive, plaident-ils.

>> Lire : Dégoudronner les centres villes, une "urgence de santé publique"