Les chercheurs les observent de très près, quand ils sont immobiles. Ils peuvent ainsi déceler des détails morphologiques qu’on ne pourrait pas voir avec certains appareils, a expliqué mercredi Nelly Bettens, chercheuse au Bioparc de Genève, dans le 12h45.
Eviter des tests génétiques coûteux
Pour le moment, à l’œil nu, impossible de les distinguer. Seuls les tests génétiques longs et coûteux ainsi que la provenance de la bête permettent de différencier ces deux espèces de crocodiles.
L'étude en cours vise à distinguer les deux espèces par leur morphologie. L’enjeu est de taille, car le crocodile du Nil est protégé mais pas menacé. Le sort du crocodile sacré est bien plus inquiétant: "A notre connaissance, les populations de crocodiles sacrés sont tombées de 1 million de spécimens en 1945 à 2500 à 3500 spécimens, ce qui signifie qu'il s'agit définitivement d'une espèce menacée", explique Andreas Schmitz, chercheur au Museum de Genève.
Protéger de manière différente
L’intérêt de pouvoir différencier ces deux espèces morphologiquement est évident aux yeux d'Andreas Schmitz. "Car l'espèce du crocodile du Nil doit être conservé d'une certaine manière, et l’espèce du crocodile sacré d’une autre manière. Il ne faut donc pas protéger les deux ensemble en tant que même espèce".
Et pour les autorités, par exemple les douanes, il est important de différencier immédiatement les deux espèces par la morphologie, sans test génétique. Mieux connaître les espèces, c’est aussi mieux les protéger. Cela faciliterait la classification des crocodiles sur la liste des espèces en danger.
Léo Wadimoff/jpr