Fini le rachat par le centre d'exposition et de congrès de Palexpo. Fini le prêt de 17 millions de francs du canton de Genève. Le futur du Salon international de l'automobile de Genève s'éclaircit à la faveur d'un partenariat avec un acteur privé, a appris la RTS. A ce stade, il est impossible de connaître l'identité de cet acteur en raison du secret des affaires. Une communication est prévue à la fin du mois de mars.
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La RTS a toutefois appris que ce partenaire n'est pas helvétique. "C'est un partenaire qui va nous permettre, financièrement, de retrouver une base stable, mais aussi de développer le salon. Il est fort probable que le salon soit beaucoup plus hybride avec une part digitale plus importante, mais avec toujours une part physique de rencontres", explique le directeur général du Salon de l'automobile Sandro Mesquita mardi dans La Matinale.
Et d'ajouter: "Ce partenariat permettra d'envisager l'organisation d'une nouvelle édition en 2022". La manifestation devrait même se maintenir à Genève. Selon les informations de la RTS, des discussions sont en cours avec Palexpo, le partenaire historique du salon de l'automobile depuis plus de 100 ans.
Rester à Genève
"Notre volonté est de rester à Genève et de pouvoir l'organiser ici, confirme Sandro Mesquita. Genève et ses infrastructures sont idéales." Il s'agit évidemment d'une bonne nouvelle pour le canton du bout du lac qui a craint de devoir perdre la manifestation, soit par la faillite, soit par un déménagement.
Le Salon de l'automobile de Genève est le plus grand événement de Suisse et l'une des plus importantes expositions de véhicules au monde. Avant la crise sanitaire, il attirait chaque année près de 600'000 visiteurs et rapportait plus de 200 millions de francs.
"Excellente nouvelle"
Contacté, Palexpo y voit une "excellente nouvelle". "Nous en sommes très heureux, commente le directeur général de Palexpo Claude Membrez. Je vous rappelle que nous sommes sous pression: nous avons dû annuler la quasi-totalité de nos événements. Nous avons dû mettre tout notre personnel au chômage, tous nos sous-traitants sont à l'arrêt."
Et de conclure: "Le fait qu'un événement décide de continuer et trouve les moyens d'assurer sa pérennité, c'est toujours de bonnes nouvelles."
Sujet radio: Raphaël Leroy
Adaptation web: Valentin Jordil et Jean-Philippe Rutz
François Launaz soulagé par le sauvetage du Salon de l’automobile
"Nous serions heureux d’annoncer une édition 2022 du salon que beaucoup attendent": François Launaz, président d’auto-suisse, la faîtière des importateurs d’automobiles, s’est réjoui, mardi dans La Matinale, du sauvetage annoncé du Salon international de l'automobile de Genève grâce à un investisseur privé (lire ci-dessus).
Vice-président de la Fondation qui organise cet événement, il attend cette décision avec impatience: "Tout n’est pas encore signé, mais c’est une question de semaines. Nous sommes à bout touchant."
Et cette manifestation resterait à Genève. "Nous l’avons toujours dit, il n’y a pas de meilleure place au monde pour faire un salon de l’automobile. C’est reconnu par tous les constructeurs", souligne François Launaz.
Et d’ajouter que ces derniers éprouvent le besoin d’avoir un contact physique avec les clients et avec la presse: "Je crois que nous en avons tous un peu marre des réunions derrière les ordinateurs. Le besoin se fait sentir d’avoir de nouveau un contact. L’automobile est un produit très émotionnel, et il est très difficile de faire passer l’émotion à travers un écran."
Effondrement de 25% du marché
François Launaz rappelle que le marché de la voiture a payé un très lourd tribut au coronavirus, avec un effondrement de 25% en Suisse l’année passée, et un début d’année 2021 également difficile. Mais le président d’auto-suisse reste optimiste pour l’avenir.
Il se réjouit aussi de la forte progression des voitures électriques sur le marché helvétique: "En 2020, nous avons obtenu la 6e place au niveau européen pour le pourcentage de voitures électriques. C’est un exploit si l’on considère que tous les autres pays bénéficient de supports gouvernementaux importants, alors qu’en Suisse, ce sont seulement les citoyens qui ont décidé de faire le pas vers une mobilité plus propre."