Le Conseil d'Etat a désormais six mois pour répondre aux demandes de la motion émanant des Verts et qui a obtenu le soutien de 36 députés de gauche et du Centre. En plus de l'interdiction de "thérapies de conversion", les motionnaires demandent la mise sur pied d'un groupe de travail pour préparer la législation sur ce sujet.
La motion précise aussi qu'il ne faut pas faire de distinction entre les majeurs et les mineurs. Les personnes ayant subi de telles pratiques doivent disposer d'espaces de reconstruction, ajoute-t-elle. Enfin, la motion a une visée plus large que Genève: elle demande au Conseil d'Etat de prendre contact avec les autorités fédérales pour étendre l'interdiction à toute la Suisse.
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Bientôt les Vaudois
Genève devient ainsi le premier canton à se lancer concrètement sur la voie de l'interdiction de ces pratiques qui concerneraient près de 14'000 personnes en Suisse. La motion rappelle qu'un médecin homéopathe qui a pratiqué dans les cantons de Genève et de Vaud proposait en 2018 de "guérir de l'homosexualité". En 2020, un psychiatre dispensait ces "thérapies" à Schwyz. Elles seraient aussi pratiquées dans des milieux religieux.
Les Vaudois pourraient être les prochains à légiférer étant donné qu'une motion similaire a été déposée mardi au Grand Conseil. Sur le plan national, le Conseil fédéral s'était prononcé en septembre 2019 contre une inscription de l'interdiction "des thérapies de conversion" dans la loi, tout en dénonçant ces pratiques.
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En Europe, Malte et l'Autriche ont interdit ces "thérapies" alors que l'Allemagne les prohibe pour les mineurs. Des projets d'interdiction sont en cours en France, en Espagne, en Norvège et au Royaume-Uni.
Rôle de pionnier
Genève confirme ainsi son rôle de pionnier en matière des droits LGBTIQ+, relèvent vendredi les Verts dans un communiqué. En 2001, le canton avait été le premier à disposer d'une loi sur le partenariat enregistré ouvert aux couples de même sexe, rappellent-ils.
Fin 2020, un projet de loi incluant les questions des discriminations basées sur l'orientation sexuelle et affective, l'identité et l'expression de genre a été déposé par le Conseil d'Etat. Ce texte unique en Suisse est actuellement en discussion à la commission des droits de l'homme.
ats/kkub