La Verte Fabienne Fischer devance Pierre Maudet dans la course au Conseil d'Etat genevois
Soutenue par les socialistes, la candidate écologiste Fabienne Fischer finit en tête avec 38'626 voix (29,83% des suffrages) . "C'est un très bon score", estime cette avocate de 59 ans qui était la favorite de ce scrutin. Ce résultat est toutefois en-dessous du potentiel électoral des deux formations qui ont pour ambition de faire basculer la majorité du Conseil d'Etat à gauche.
>> Relire le suivi de la journée de dimanche : La Verte Fabienne Fischer en tête, devant Pierre Maudet, deuxième
Cible de tous les projecteurs pendant cette campagne, Pierre Maudet, 43 ans, a obtenu 29'275 voix (22,61%). "Je suis parti seul et indépendant, je suis désormais moins seul mais toujours indépendant", a déclaré l'ex-PLR. Selon le magistrat démissionnaire, sa campagne de proximité a payé. Il précise qu'il "doit encore regagner la confiance" des électeurs pour le second tour.
Toujours en poste mais privé de ses prérogatives au Conseil d'Etat, Pierre Maudet a mené une campagne très énergique autant sur le terrain que sur les réseaux sociaux en prenant fait et cause pour les entrepreneurs touchés par la crise sanitaire. Distillant ses conseils lors de permanences, il a régulièrement fustigé l'action du gouvernement dont il fait lui-même partie depuis 2012.
Attention médiatique pour Pierre Maudet
Plusieurs de ses adversaires ont relevé dimanche le battage médiatique dont a bénéficié le magistrat pendant la campagne. Son procès en première instance, qui s'est soldé par une condamnation pour acceptation d'un avantage en lien avec son voyage à Abu Dhabi, a été le point d'orgue de cette attention.
Mis à l'écart du gouvernement et exclu du PLR suite à ses mensonges, Pierre Maudet s'est longtemps accroché à son fauteuil. La perte de ses dernières responsabilités gouvernementales suite à un rapport alarmant sur la gestion du personnel dans son département, dont les conclusions sont attendues mercredi, l'a finalement poussé à la démission. D'où cette élection partielle.
Retrait du candidat PLR
Premier parti du canton, le PLR Genève ne peut que constater l'échec de son candidat, le député expérimenté Cyril Aellen, troisième avec 20'129 voix (15,54%), soit 9146 de moins que Pierre Maudet, alors qu'il bénéficiait du soutien de son partenaire de l'Entente, le PDC. "La droite n'a jamais été aussi forte mais également aussi divisée et en miettes. Et la plus grosse miette, c'est Pierre Maudet qui l'a", a relevé Cyril Aellen.
La stratégie du PLR pour le second tour sera définie lors d'une assemblée des délégués lundi soir. La tâche s'avère compliquée si le parti veut conserver son deuxième siège au gouvernement. Seule certitude: Cyril Aellen ne sera pas en lice. Ce dernier avait d'emblée annoncé qu'il se retirerait s'il ne finissait pas dans le duo de tête. Pour le reste, tout est ouvert.
Appel à une candidature unique à droite
Le conseiller national UDC Yves Nidegger, habitué des élections à l'exécutif, engrange 17'045 suffrages (13,16%) et pointe au quatrième rang. Il appelle à une candidature forte et unique à droite sans se prononcer sur son maintien ou non pour le deuxième tour.
Chez les Vert'libéraux, le conseiller national Michel Matter réalise une bonne opération en terminant cinquième avec 12'322 voix (9,51%). Des assemblées sont aussi prévues lundi soir pour définir les stratégies de ces partis.
Vient ensuite Morten Gisselbaek du Parti du Travail (6407 voix, soit 4,94%) qui ne sera pas candidat pour le deuxième tour. Enfin, Olivier Pahud (1562 voix) qui porte la liste Evolution Suisse maintient sa candidature. Yann Testa du PBD termine huitième et dernier (777 voix).
ats/vajo
Affaire Maudet: le Parquet fait appel
Le Ministère public genevois fait appel contre le verdict rendu par le Tribunal de police de Genève à l'encontre de Pierre Maudet et des quatre coprévenus qui ont été jugés en même temps que le conseiller d'Etat genevois, a indiqué lundi le porte-parole du pouvoir judiciaire Olivier Francey.
Au terme d'un procès très médiatisé le mois dernier, Pierre Maudet avait été condamné à une peine pécuniaire de 300 jours-amende avec sursis pour s'être rendu coupable d'acceptation d'un avantage. Le magistrat s'était fait offrir un voyage à Abou Dhabi avec sa famille, entièrement payé par les autorités émiraties.
Ce séjour avait été organisé par deux hommes d'affaires, amis du conseiller d'Etat, actifs à Genève dans l'immobilier. C'est sur ce point précis que Pierre Maudet a été reconnu coupable d'acceptation d'avantage. Il a en revanche été acquitté à propos d'un sondage politique qui avait été financé par ces deux mêmes personnes.