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Genève veut imposer la vaisselle réutilisable dans les take-away

L’impossible recyclage du bioplastique
L’impossible recyclage du bioplastique / A bon entendeur / 31 min. / le 23 mars 2021
Le Conseil d’Etat genevois prévoit de bannir les emballages à usage unique pour les repas à l’emporter. Il mise sur un système de consigne en réseau, explique Antonio Hodgers mardi à la RTS.

Fini le repas de midi dans une boîte en plastique ou en carton jetée à la poubelle quelques minutes plus tard. Le Conseil d’Etat genevois prévoit d’imposer la vaisselle réutilisable pour les plats à l’emporter.

"Cela fait partie des mesures du futur plan de gestion des déchets que le Conseil d’Etat va adopter d’ici cet été. C’est une mesure forte qui dit que le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas", a expliqué Antonio Hodgers mardi dans l’émission "A Bon Entendeur".

Comme dans les festivals

Le conseiller d’Etat à la tête du Département du Territoire du canton de Genève entend miser sur un système de consigne semblable à celui que l’on trouve dans certains festivals: le client paie un dépôt lorsqu’il reçoit son plat ou sa boisson et récupère celui-ci lorsqu’il ramène la vaisselle.

"Il faudrait qu’on arrive à la même situation, c’est-à-dire que les commerçants remettent une vaisselle réutilisable au consommateur et que celui-ci puisse ramener cette vaisselle et se la faire rembourser. Cette vaisselle sera ensuite simplement lavée et réutilisée".

Le consommateur ne serait pas obligé de ramener ses contenants là où il les a reçus. "Notre idée est d’aller plus loin", explique l’élu écologiste. "Vous avez acheté une salade dans une vaisselle standardisée, si le lendemain vous allez chercher des sushis, il faut que vous puissiez rendre cette vaisselle au magasin de sushis."

Plastique banni en ville

La Ville de Genève a pour sa part banni le plastique à usage unique conventionnel de son domaine public le 1er janvier 2020. Les food-trucks et restaurateurs se sont donc massivement tournés vers des emballages et des couverts en bioplastique (à base par exemple de maïs) également à usage unique.

Mais la gestion de ces déchets biosourcés est un casse-tête en matière de tri et de recyclage. Ceux-ci finissent donc très largement à la poubelle. "Même si elle est biodégradable, la vaisselle bioplastique est d’usage unique, il faut beaucoup d’énergie grise pour la produire et à la fin, soit elle est incinérée, soit dans le meilleur des cas elle est recyclée. Mais tout cela nécessite beaucoup d’énergie de transformation", estime Antonio Hodgers. "Je crois qu’aujourd’hui les temps sont mûrs pour aller plus loin".

Linda Bourget

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