Dominique Giroud comparaissait depuis lundi devant le Tribunal de police de Genève pour avoir voulu espionner, avec l'aide de trois autres personnes, les ordinateurs de deux journalistes du Temps et de la RTS qui enquêtaient sur ses problèmes avec le fisc en 2014.
La présidente du Tribunal de police, Sabina Mascotto, a souligné le sentiment de toute-puissance qui a animé l'encaveur dans cette affaire. Si son but n'était pas de s'enrichir, il était de pouvoir avoir accès aux sources des journalistes, ce qui est un facteur aggravant. Il souhaitait faire taire les médias, a dit la magistrate.
Prise de conscience "inexistante"
Sa faute est importante et sa prise de conscience est inexistante, a-t-elle ajouté en le condamnant à six mois avec sursis complet. Le Valaisan ne fera donc pas de prison et bénéficie d'un délai d'épreuve de deux ans.
Lors de son interrogatoire à l'audience, Dominique Giroud avait contesté en grande partie les faits. Il avait tout de même admis avoir participé à des réunions avec les trois autres coaccusés de cette affaire, et avoir peut-être évoqué avec eux la possibilité de pirater l'ordinateur des deux journalistes. Son avocat avait plaidé jeudi l'acquittement, en estimant que le dossier ne contenait aucune preuve d'un accord de son client pour une opération de hacking.
Il a choisi "de faire le cow-boy"
Le premier procureur Stéphane Grodecki avait requis mercredi contre Dominique Giroud une peine de dix mois de prison, dont six ferme.
Le représentant du Ministère public genevois avait souligné que le Valaisan avait agi pour ses propres intérêts. Il a choisi de "faire le cow-boy", avait-il dit, pour tenter de trouver qui renseignait les deux journalistes du Temps et de la RTS qui enquêtaient sur ses déboires avec l'administration fiscale.
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Un seul acquittement
Parmi les trois autres coaccusés de cette affaire, l'informaticien qui a monté l'opération de piratage et l'a exécutée, ainsi que le détective privé, ont été reconnus coupables de complicité et condamnés chacun à 120 jours amendes avec sursis.
L'ancien agent du service de renseignements de la Confédération (SRC), en revanche, a été acquitté grâce à son comportement. Il était resté très en retrait et avait désapprouvé l'opération.
oang avec ats