Pierre Maudet: "Je ne compte pas prendre ma retraite politique"

Alors que l'écologiste Fabienne Fischer a prêté serment jeudi soir devant le Grand Conseil genevois, c'est une page qui se tourne pour l'ex-conseiller d'Etat Pierre Maudet, battu dans les urnes au printemps lors d'une élection complémentaire.

Ce dernier estime toutefois que cette défaite a un "goût de victoire", car il a tout de même réussi à convaincre près de 40'000 électeurs et électrices. Un résultat qui le pousse à croire encore à une vie en politique.

>> Revoir le reportage du 19h30 qui revient sur l'arrivée de Fabienne Fischer au Conseil d'Etat :

"Cette campagne que j’ai vécue ce printemps m’a fait redécouvrir le contact avec la population, je pense que ce score incroyable, considérable, il ne vient pas de nulle part."

Et d'ajouter: "Je ne compte pas prendre ma retraite politique. J’annoncerai exactement ce que je ferai d’ici la fin de l’été, mais le but sera d’employer de nouvelles voies pour faire de la politique un peu différemment et peut-être rassembler davantage, je vous donne donc rendez-vous à la fin de l’été pour voir sous quelle forme".

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Un nouveau travail dans le secteur technologique

Mais, en attendant, le Genevois s'est mis en tête de trouver un travail et donc de refuser pour l'instant la rente d'ancien conseiller d'Etat qui lui est due.

"Mon intention immédiate est de trouver du travail. Je pense en avoir trouvé, ce n'est pas encore signé et je ne vous dirai pas où, mais j'avais très envie de travailler dans le domaine de la transition numérique, de l'intelligence artificielle et de ce qui va faire la révolution économique de ces prochaines années", indique-t-il.

"Concernant la rente, je la prendrai sans doute un jour, parce que j'ai cotisé et je pense que c'est juste. Mais je ne me considère pas dans une logique de rentier. J'ai envie d'être actif et de continuer l'activité politique à travers mon job, de mettre les mains dans le cambouis, dans le secteur privé et de continuer à faire de Genève une place qui accueille la blockchain (technologie de stockage et de transmission d'informations sans organe de contrôle, ndlr.) et ses développements", ajoute-t-il.

Pas de retour au PLR prévu

Mais si Pierre Maudet doit revenir en politique, est-ce qu'une réconciliation avec le PLR, son ancien parti, est possible? Pour l'intéressé, cette éventualité n'est pas réaliste, car le PLR appartient d'après lui au passé: "Je regarde vers l’avant, j’ai vraiment de la peine à regarder dans le rétroviseur et en ce moment, le PLR est vraiment dans le rétroviseur", explique-t-il.

Pour autant, l'ex-conseiller d'Etat n'envisage pas pour l'heure de créer son propre parti.

"Je compte démontrer mon innocence en appel"

Reste enfin pour Pierre Maudet le volet judiciaire, celui-là même qui l'a amené à démissionner de son poste de conseiller d'Etat.

L'ex-président du Conseil d'Etat estime qu'on ne sort quoi qu'il arrive pas "intact" d'une telle situation. Il rappelle toutefois que sa condamnation pénale "n'est pas définitive".

"L'affaire s'est quand même considérablement réduite. Je me considère comme innocent, et je me ferai fort de le démontrer en appel", conclut-il.

Propos recueillis par Philippe Revaz

Adaptation web: Tristan Hertig