Cette pétition en ligne a été lancée mardi dernier par des médecins des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et par des étudiantes et étudiants en médecine.
Son but est d'améliorer la santé des gens, mais aussi de la planète. Les deux vont de pair, estiment les pétitionnaires, qui se disent conscients de l'urgence climatique. La pétition s'intitule d'ailleurs "Pour une alimentation saine et durable à l'hôpital".
Quand la planète va bien, la santé va mieux
"Nous jouons sur les deux tableaux. C'est ce qu'on appelle l'éco-bénéfice santé-environnement. En gros: que pouvons-nous faire pour améliorer l'état de santé de notre population, et en même temps de la planète Terre?", résume le médecin chef de clinique aux HUG Armand Tanner, un des instigateurs de cette pétition, lundi dans La Matinale.
"Pour notre collectif, c'est une petite mesure, mais c'est une mesure facile à mettre en place et qui a déjà un impact considérable", ajoute Armand Tanner. "On sait que la production de viande rouge est l'un des plus gros secteurs d'émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, et aussi de déforestation."
Moins de viande, davantage de lentilles
Concrètement, la pétition demande de limiter la viande rouge à une portion par semaine maximum pour les employés. Les oeufs, le poisson ou le fromage seraient aussi réduits. A la place figureraient au menu davantage de protéines d'origine végétale et cultivées localement suivant les incitations du Plan Climat cantonal genevois, comme les lentilles par exemple.
Autre demande formulée, l'hôpital doit évaluer un possible changement de régime pour les patients. Mais ce point fait davantage débat entre les médecins de l'institution.
Le climat, un enjeu stratégique
Les pétitionnaires demandent que les HUG se basent désormais sur les travaux de la commission EAT-Lancet. Ils pointent du doigt les recommandations de la Société suisse de nutrition, "qui n’ont pas été mises à jour depuis 2011 et qui sont sujettes à l’influence de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution", peut-on lire dans le texte de la pétition.
Les recommandations du EAT-Lancet et l'empreinte écologique des repas seront examinées avec toute la diligence nécessaire, indique à la RTS le service de communication des HUG. Celui-ci précise qu'une stratégie de durabilité est en cours d'élaboration, dans laquelle les enjeux climatiques tiendront une place importante.
Julie Liardet/boi