A 21h30, à la Place des Eaux-Vives, Cyril Schönbächler du Centre de coordination suisse pour l’étude et la protection des chauves-souris (CCO) accueille une dizaine de personnes venues pour observer ces mammifères. Il branche le détecteur d'ultrasons sur son téléphone, mais l'appareil ne perçoit pas de chauves-souris.
"Quand il pleut, il y a beaucoup trop d'interférence", relève le spécialiste. Le petit groupe qui a bravé la météo ne verra, ni n'entendra aucune chauve-souris. Mais c'est l'occasion de mieux connaître ces chiroptères, dont une trentaine d'espèces sont répertoriées à Genève.
En compétition
"Les chauves-souris peuvent parcourir plus de cent kilomètres en une nuit afin de chasser", explique Cyril Schönbächler. Mais les lumières artificielles créent des barrières infranchissables pour certaines espèces de chauves-souris qui ont besoin d'obscurité totale.
Pour échapper à leurs prédateurs, la plupart des espèces doivent éviter la lumière. Or l'expansion des zones d’éclairages artificiels réduit chaque année un peu plus les espaces de leurs habitats nocturnes naturels. Autre problème, la lumière en milieu urbain attire de nombreux insectes et augmente la compétition entre les chauves-souris.
Couloir noir
L'opération "La nuit est belle" est l'occasion de rappeler les impacts négatifs de la pollution lumineuse causée par l'éclairage artificiel excessif, en particulier sur la faune. Au total, 178 communes du Grand Genève ont participé à cette initiative, soit 30 de plus qu'en 2019 lors de la première édition.
A Genève, l'éclairage public était éteint, mais de nombreux commerces n'avaient pas joué le jeu en gardant leurs arcades éclairées. L'obscurité était en revanche totale dans les zones moins denses, comme le long de la voie verte, qui s'est transformée en couloir noir le temps d'une nuit.
ats/vkiss
Complet
Les nombreuses activités proposées pour cette opération ont été prises d'assaut par le public. Les pédibus des chauves-souris ont très rapidement affiché complet. Au total, 461 personnes étaient annoncées, mais certaines ont renoncé en raison de la météo exécrable. Les passionnés pourront se replier sur la nuit des chauves-souris au mois d'août pour les observer.