Nouveau président du Conseil d'Etat genevois, Serge Dal Busco veut "mettre de côté les bisbilles"
Sur le papier, Serge Dal Busco jouit d'un alignement de planètes hors du commun: la pandémie se résorbe, la sérénité semble retrouvée au sein du collège gouvernemental après le départ de Pierre Maudet et une rencontre historique entre Joe Biden et Vladimir Poutine est attendue à Genève. C'est lui qui devrait serrer les mains ‒ si le protocole sanitaire le permet ‒ des deux présidents le 16 juin prochain sur le tarmac genevois et figurer sur la photo officielle qui se retrouvera dans les livres d'histoire.
"C'est beaucoup plus agréable d'arriver dans une situation où on retrouve une certaine normalité, mais il y a aussi beaucoup d'attentes", a confié le nouveau président du Conseil d'Etat genevois mardi au micro de La Matinale de la RTS. "Le rôle du gouvernement sera d'accompagner ce retour à la normalité, de répondre aux attentes et de faire preuve d'une certaine empathie", car la crise a fait des dégâts et laissé des séquelles, expose Serge Dal Busco.
Sérénité retrouvée
Le gouvernement genevois a désormais laissé l'affaire Pierre Maudet derrière lui. Au sein du Conseil d'Etat, l'ambiance est décrite comme "très bonne, sereine, travailleuse et solidaire" par l'élu du Centre (ex-PDC).
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Cette bonne ambiance ne sera pas de trop dans les jours à venir: "On a vécu une crise sanitaire, mais aussi politique. Objectivement, la situation n'est pas stabilisée, de loin pas, sur le plan social, économique, politique et budgétaire. On a énormément de travail. On n'est pas là pour faire de l'esclandre, des coups politiques. C'est le moment d'être au taquet et de laisser de côté les bisbilles politiques dont notre canton a souvent le secret", estime Serge Dal Busco.
On n'est pas là pour faire de l'esclandre, des coups politiques. C'est le moment d'être au taquet
La fin des "Genferei"?
La semaine prochaine, l'élu de 62 ans conduira l'ensemble du Conseil d'Etat à Berne, un déplacement qui sonne comme le retour de Genève au sein du concert des cantons et la fin d'une série de "Genferei". Mais "l'objectif premier est de déposer la quatrième génération de projet d'agglomération", celle qui concrétise certains projets transfrontaliers, notamment en matière de mobilité avec de nouvelles lignes de tram jusqu'en France au menu, précise celui qui a été élu à l'exécutif en 2013.
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Pour le nouveau chef du gouvernement genevois, le sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine prévu au bout du lac est un honneur et une immense chance pour le canton et pour le pays. "Il arrive à un moment où les tensions sur le plan mondial sont très grandes. Le multilatéralisme et le dialogue n'est pas forcément ce qui était prôné ces quatre-cinq dernières années par certains grands dirigeants de la planète", remarque Serge Dal Busco.
Sortis de cette crise sanitaire, on se rend compte que les grands problèmes de la planète se discutent ensemble
Il voit dans cette rencontre un écho à l'apaisement de la crise sanitaire mondiale. "On assiste là aussi à un retour à une certaine normalité", constate le Genevois. Pour lui, la crise du Covid-19 aura au moins permis de remarquer que "les grands problèmes de la planète doivent se discuter ensemble. "Après une crise pareille, ce à quoi on aspire surtout, c'est célébrer le retour au dialogue, à des discussions apaisées."
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Propos recueillis par Romaine Morard
Adaptation web: Vincent Cherpillod/rl