C’est un secret de polichinelle: tout le monde s'affaire, mais personne ne confirme la tenue de la rencontre américano-russe dans la villa La Grange, aux Eaux-Vives, à Genève. Une maison de maître avec une vue imprenable sur le lac.
Le cadre est idyllique. Il casse les codes de ce type de rencontre. Tout ce que souhaitaient les délégations des deux pays, selon différentes sources. Mais la prudence reste de mise, car tout peut changer très vite, entre les désirs des uns et les exigences des autres.
Travaux prévus
Néanmoins, certains signes ne trompent pas. Le parc La Grange ferme ses portes dès ce mardi pendant dix jours pour "des raisons exceptionnelles", indique la Ville de Genève. Selon les informations de la RTS, cette fermeture est rendue nécessaire pour des raisons de sécurité: des travaux vont être effectués dans la perspective du sommet.
Certains ont d'ailleurs déjà commencé. La route d'accès à la villa, en mauvais état, sera adaptée aux véhicules lourds. Une partie du mobilier de la maison sera évacuée, sa façade rafraichie. Enfin, les arrangements floraux seront soignés et l'informatique sera mise à jour.
Barrières et barbelés
Lundi, une agitation inhabituelle régnait au parc La Grange. Au moins cinq voitures de type diplomatique étaient présentes, d'où sont sorties une quinzaine de personnes parlant majoritairement anglais. Des policiers en civil, des Securitas, des employés du Service d'incendie et de secours (SIS) et des espaces verts étaient également sur place, en nombre.
Aussi, près de 80 hommes de la protection civile ont été déployés. Ils ont installé leur camp de base à quelques mètres de la villa La Grange. Ils sont là pour barricader tout le pourtour du parc à l'aide de barrières et de barbelés. Un véritable camp retranché est en préparation.
La piste du restaurant du parc des Eaux-Vives, à un moment pressentie, n'est pas abandonnée pour autant. Les deux sites pourraient même être utilisés, selon un scénario envisagé. La villa La Grange accueillerait les discussions officielles avant que les deux présidents ne se rendent, à pied, au restaurant, voisin de quelques centaines de mètres.
Mais il semblerait que la partie russe ne soit pas emballée à l'idée de laisser Vladimir Poutine à découvert. Une décision sera prise d'ici mercredi, selon diverses sources.
Raphaël Leroy/gma
Beatrice Ferrari: "Beaucoup de travail à faire"
Interrogée mardi dans La Matinale, la directrice des affaires internationales du canton de Genève n'a pas confirmé le choix du parc La Grange pour la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine.
"Nous n'avons pas de confirmation de lieu pour l'instant. Ce sont les délégations qui confirmeront les lieux qu'elles ont choisi", indique Beatrice Ferrari.
Celle-ci rappelle que c'est la Confédération qui est responsable de l'organisation de la rencontre. "En tant que canton et ville de Genève, nous soutenons la Confédération au quotidien par notre connaissance du terrain et la mise à disposition de la sécurité."
Accueillir un tel sommet n'est pas de tout repos. "Il y a des impératifs de sécurité et de logistique extrêmement forts. De grandes délégations viendront ici, de nombreux journalistes. Il y a beaucoup de travail à faire. Les délégations ont des demandes spécifiques, des exigences en termes de sécurité, de transport", explique Beatrice Ferrari.
Une aubaine pour les hôtels
Le sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine est une aubaine pour les hôtels genevois. Depuis plus d'un an les grands salons et les congrès n'ont plus lieu. Ce sommet historique permet donc aux hôtels du canton de retrouver une raison d'être.
L'incertitude plane toutefois sur les taux d'occupation. On semble loin des chiffres d'avant le Covid, où les visiteurs devaient parfois se loger jusqu'à Lausanne lorsque deux événements se téléscopaient.
La question des droits humains au programme de la discussion
Le président américain Joe Biden compte soulever la question des droits humains lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine à Genève mercredi prochain.
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