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Deux Genevois présumés djihadistes jugés devant la justice pénale fédérale

Tribunal pénal fédéral: deux Genevois, djihadistes présumés, face à la justice
Tribunal pénal fédéral: deux Genevois, djihadistes présumés, face à la justice / 19h30 / 2 min. / le 16 juin 2021
Deux Genevois présumés djihadistes comparaissent libres mercredi devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone (TI). Ils sont soupçonnés d'avoir voulu rejoindre le territoire syrien sous contrôle de l'EI en 2015 et d'avoir soutenu financièrement l'organisation terroriste. Ils risquent jusqu'à cinq ans de prison.

Entre 2014 et 2015, ces deux hommes fréquentent un groupe de jeunes radicalisés autour de la mosquée du Petit Saconnex, à Genève. S'ils ne sont pas les meneurs de ce groupe, ils semblent toutefois en être des membres particulièrement motivés.

Durant leur radicalisation, ils partagent de la propagande du groupe Etat islamique (Daech), s’entraînent au tir, puis ils vont tenter en 2015 de rejoindre le califat autoproclamé de Daech en Syrie, en passant par la Turquie, où ils vont être arrêtés.

Les deux hommes auront en tout et pour tout séjourné à peine quelques mois sur le territoire turc, soutenus sur place par le réseau clandestin de l'EI, à qui ils vont aussi verser de l’argent.

Après quelques mois de détention préventive à leur retour en Suisse, la justice a libéré les deux jeunes en leur imposant des mesures de substitution, comme par exemple l'obligation de se présenter régulièrement à un poste de police ou l'interdiction d'entretenir certains contacts et de fréquenter certains lieux. Leur comportement durant ce régime de liberté conditionnelle et leur désengagement d'un parcours violent seront examinés de près par les juges de Bellinzone, tout comme les circonstances de leur radicalisation.

Jusqu'à cinq ans d'emprisonnement

Les deux comparses se seraient d'abord connus au sein de la mouvance d'extrême droite, l'un basculant dans l'idéologie djihadiste, vers laquelle il aurait entraîné le second.

Outre ce dernier point qui pourrait être contesté lors du procès, les juges devraient particulièrement s'intéresser à tout ce que les deux hommes ont fait durant leur endoctrinement à Genève. Ils  chercheront également à comprendre pourquoi les deux amis ont voulu rejoindre le groupe Etat islamique en Syrie, quelles étaient leurs intentions et ce qu'ils ont fait précisément en Turquie avant leur arrestation.

Ces éléments devront permettre au Tribunal pénal fédéral de déterminer la gravité des faits reprochés et la lourdeur de la sanction. Présumés innocents jusqu'au jugement, les deux Genevois risquent jusqu'à cinq ans de prison, mais ils devraient écoper de peines avec sursis.

Le verdict doit être prononcé quelques jours ou quelques semaines après le procès de mercredi.

Marc Menichini/iar

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