Les récentes intempéries n'ont pas facilité les travaux de raccordement de GeniLac. La pluie a rempli les puits et il a fallu pomper l’eau pour pouvoir continuer à travailler.
Ces puits sont creusés le long de l'autoroute de contournement. Au fond, de grandes machines feront office de taupe et perceront des tunnels. Deux d'entre eux passeront sous l'autoroute.
Un chantier d'envergure
Ce chantier est inédit puisqu'il s'agit de la première fois en Suisse que des infrastructures passent dans le domaine autoroutier. "L'Office fédéral des routes exige normalement quinze mètres de vide de part et d'autre d'une autoroute", a relevé son porte-parole, Olivier Floc'hic. Les fouilles sont réalisées sous la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute.
Les Services Industriels de Genève ne sont pas le seul acteur de l'énorme chantier qui a débuté en 2019 près de l'aéroport. Swissgrid, la société nationale responsable du réseau de transport de l'électricité, profite du tracé pour enfouir ses lignes à haute tension. Une manière de minimiser l'impact temporel des travaux sur le trafic routier et le voisinage, tout en mutualisant les coûts.
Système de chauffage
Pour ce tronçon de GeniLac, les tuyaux dans les tunnels seront remplis d'eau en circuit fermé avec un tuyau pour l'eau chaude et un autre pour l'eau froide. L'eau sera notamment refroidie par contact avec le lac, mais également tout un système de pompe à chaleur.
>> Lire : L'eau du Léman va être pompée pour chauffer les bâtiments genevois
En tout, une quarantaine de kilomètres de tuyaux parcourront les sous-sols de Genève. Cela servira à refroidir et réchauffer les bâtiments du quartier approvisionnés, y compris celui de l'aéroport.
Le réseau souterrain d'eau du lac s'étendra du centre de Genève jusqu'à Meyrin, en passant par l'aéroport, Vernier, le Grand-Saconnex, Bellevue et Pregny-Chambésy. Sur la rive gauche, il irriguera le quartier Praille-Acacias-Vernets (PAV) et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
GeniLac fait partie de la stratégie climatique du canton. Elle permettra de réduire les émissions de CO2 de 70’000 tonnes d’ici à 2035 et de limiter la dépendance au pétrole qui alimente les chaudières à mazout.
Anouk Pernet avec ats/iar