La petite Philippa est née il y a quelques jours dans l'hôpital genevois. Quelques heures seulement après sa naissance, elle a présenté des signes d'infection.
D'ordinaire, l'hospitalisation d'un nouveau-né est synonyme de séparation entre l'enfant et sa mère. L'un aurait été hospitalisé au service de néonatologie, tandis que la maman serait restée en obstétrique.
Des besoins différents
Mais depuis peu, la maternité des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) propose quatre chambres mère-enfant. Une première en Suisse.
"Le fait de pouvoir être là quand on lui donne un médicament, d'être près d'elle plus facilement pour la soulager et la rassurer, c'est vraiment un soulagement pour moi", concède Lorrain Lebru, la maman de Philippa, dans le 12h45.
Philippa et sa maman ont des besoins médicaux très différents. La chambre est donc conçue spécifiquement pour les accueillir toutes les deux. Lorraine Lebrun est suivie par des sages-femmes du service d'obstétrique, alors que la petite est surveillée par l'équipe de néonatologie.
"Le premier objectif, c'est de continuer ce lien d'attachement, qui a débuté pendant la grossesse et lui permettre de continuer après la naissance de l'enfant. On sait aussi maintenant que le fait que la maman et le bébé soient continuellement ensemble favorise la mise en place de l'allaitement, et ça c'est le deuxième objectif", explique Bérangère Pierret, sage-femme et adjointe à la responsable des soins aux HUG.
Présence des parents essentielle
Les petites filles et les petits garçons hospitalisés dans ces chambres ont des pathologies qui ne nécessitent pas de soins intensifs, mais une surveillance permanente. La présence physique des parents aurait aussi un rôle direct sur l'évolution de leur santé.
"C'est le cas en particulier lorsqu'il y a un contact peau à peau entre la maman ou le papa et le bébé. Il y a un déversement d'ocytocine, l'hormone du plaisir, mais aussi de l'attachement. On sait que c'est particulièrement vrai pour les enfants prématurés ou de petit poids", indique le docteur Riccardo Pfister, chef du service de néonatologie aux HUG.
Depuis leur mise en place le 22 juin, ces quatre chambres ont été utilisées quasiment en permanence. Sur 4200 naissances par année aux HUG, 10% nécessitent des soins intensifs ou intermédiaires.
Flore Amos/jfe