Cette détresse est liée à un manque d'effectifs: le taux d'absence officiel est de 7,75%. Mais ce chiffre ne comprend pas les congés maternité et pré-maternité. Or ces derniers sont en augmentation dans ces services.
Aux urgences pédiatriques, par exemple, il manque 19% des effectifs. La grande majorité – soit un taux d'absence de 16% – est liée à un congé autour d'une grossesse.
Une situation qui s'explique par la démographie de ces services: "La plupart des équipes médico-soignantes – que ce soit à l'hôpital des enfants ou à la maternité – sont des jeunes femmes: donc nous avons un taux de pré-maternité et de maternité qui est deux fois plus élevé qu'à l'hôpital", explique Alain Gervais, responsable du Département femme, enfant et adolescent aux HUG.
"Pendant la période pré-Covid, les femmes enceintes travaillaient jusqu'à six, sept, huit mois, parfois. Et puisqu'elles ont été considérées comme des populations à risques, elles ont été mises en arrêt par leur médecin très très tôt", précise-t-il au micro du 12h30.
Engager pour soulager le personnel
Les congés pré-maternité ne sont habituellement pas remplacés. D'où cette fatigue chez les soignants et soignantes encore en poste. Dans les témoignages recueillis par la Tribune de Genève, certaines personnes disent n'avoir plus le temps de faire des soins non indispensables.
Un document en possession de RTSinfo détermine une priorisation des soins, restreignant certaines activités non essentielles, comme la mise en place du peau à peau ou les soins à quatre mains.
"La hiérarchie des hôpitaux m'a informé que tout est fait comme d'habitude, mais à un rythme plus lent", rétorque Mauro Poggia, conseiller d'Etat chargé du Département de la santé, interrogé dans Forum. "Donner une image de soins altérés est faux."
"Il faut toutefois être attentif et entendre ces souffrances", ajoute le magistrat. "Il faut se donner les moyens de soulager le personnel".
Face à la situation de ces services, les HUG engageront douze infirmières spécialisées pour cet automne, mais il faudra du temps pour les former. Dans l'attente, des solutions de mobilité interne sont recherchées pour mieux répartir le travail.
Sujet radio: Anouk Pernet
Version web: Stéphanie Jaquet