La semaine passée, la Tribune de Genève relayait de nombreux témoignages de soignants et soignantes en souffrance au sein des services de soins intensifs pédiatriques et de néonatologie. Dans l'article, les HUG déclaraient que le taux d'absentéisme de ces services s'élevait à 7,75%. Or ce chiffre ne comprend pas les accidents ni les prématernités, soit les congés avant un accouchement.
Cette méthode de calcul diffère de celle de l'Etat, mais aussi d'autres régies publiques, comme l'Université de Genève, les Transports publics genevois (TPG) ou encore l'Hospice général. Toutes ces institutions incluent les accidents, les maladies, ainsi que les congés prématernité dans leur taux d'absence.
Plus de 14% d'absentéisme
En appliquant cette dernière méthode de calcul aux HUG, pour la période de janvier à juin 2021, le taux d'absence dépasse les 14% pour les services de soins intensifs pédiatriques et de néonatologie combinés.
Ce taux élevé frôle le record 2020 de l'Etat et des régies publiques, qui est détenu par la Direction générale du développement économique, de la recherche et de l'innovation (DG DERI). Cette dernière atteignait l'an dernier 15% d'absentéisme, un taux alarmant qui avait engendré une mobilisation générale allant jusqu'au dessaisissement du magistrat en charge Pierre Maudet et une réforme des pratiques du service.
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Des témoignages concordants
Pour les syndicats, ces chiffres corroborent la détresse du personnel soignant qui leur est parvenue. Ils relaient un sentiment de "jamais vu" au sein de ces services.
Des soignants et soignantes ont fait part à la RTS d'une impression de ne pas être entendus par leur hiérarchie. Certaines personnes dénoncent un double discours pour tenter d'étouffer leur contestation qui gronde, après avoir avoué devoir renoncer à certains soins, tels que le peau à peau ou les soins à quatre mains, ce que les HUG ont démenti.
L'hôpital tempère
Les HUG déclarent avoir conscience de l’augmentation de la charge de travail au sein de ces services. Ils soulignent que la tension est notamment due à la pandémie et à l’augmentation importante ces derniers mois des entrées aux urgences pédiatriques et en néonatologie.
Selon l'établissement, les équipes spécialisées ont dû faire d'immenses efforts pour combler les absences et encadrer les renforts non-spécialistes. Il assure par ailleurs prendre la situation "très au sérieux" et rappelle que 12 infirmiers et infirmières sont en cours de recrutement et seront opérationnels dès l'automne.
Une implication de l'Etat n'est toutefois pas envisageable. Celui-ci intervient bien dans ses propres services dès 7% d'absentéisme, mais il ne peut le faire dans les institutions autonomes comme les HUG.
L'hôpital est donc responsable de faire ses propres analyses. Il souligne qu'il agit systématiquement en ce qui concerne les absences maladie de plus d'un mois. Son Conseil de direction fait un point de situation tous les mois et intervient si des investigations sont nécessaires. Les HUG n'ont toutefois pas précisé si une enquête sera lancée dans ce cas précis.
Anouk Pernet/iar