Nous sommes en août 2008. Le roi d'Espagne Juan Carlos Ier reçoit 100 millions de dollars de la part de son homologue Saoudien. Un don qui atterrit sur un compte de la banque genevoise Mirabaud. Il y restera durant quatre ans.
Défaut d'annonce en cause
En 2018, l’existence de cet argent caché sort dans la presse. Or, la banque n’informe pas le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent, le MROS. C'est ce défaut d'annonce présumé qui est reproché au patron de la banque éponyme.
Le premier procureur genevois Yves Bertossa estime qu'Yves Mirabaud aurait dû signaler cette transaction, lui qui dirige l'établissement depuis 2012. Désormais, c'est un personnage central de la place financière suisse qui se retrouve dans le collimateur de la justice. Pour rappel, le banquier est le président du Conseil de la Fondation Genève Place Financière. Il a aussi été le président de l’Association de Banques privées suisses (ABPS).
La violation de l’obligation de communiquer est punissable en Suisse d’une amende de 150 000 francs au maximum. Elle peut monter jusqu’à 500 000 francs s’il y a intention de violer la loi, indique la "Tribune de Genève" et "24 heures".
La banque conteste
Interrogée sur ce dossier par la RTS, la banque "confirme le fait que Monsieur Yves Mirabaud a bien été entendu par le Ministère public genevois en tant que prévenu au sujet d’un défaut d’annonce présumé au MROS en 2018". "Yves Mirabaud conteste vigoureusement tout grief qui pourrait lui être adressé. La banque est confiante dans l’issue favorable de cette procédure, car elle estime avoir agi conformément à la législation applicable".
Yves Mirabaud est présumé innocent.
Raphaël Leroy