Cela fait 20 ans à Genève que des cyclistes défilent tous les derniers vendredis du mois dans les rues de la cité. Ce mouvement, qui existe dans 300 villes dans le monde dont quelques-unes en Suisse, se déroule la plupart du temps sans encombre. Tout au plus, augure-t-il de quelques tensions entre usagers.
Mais depuis l'arrivée de la pandémie, en mars 2020, les participants remarquent un changement de paradigme: présence policière massive, agents plus agressifs et répressifs. La septantaine de sympathisants présents lundi pour soutenir les quatre accusés n'a pas hésité à dénoncer la situation avant le procès: "Nous réaffirmons encore une fois que c'est bien d'une répression politique qu'il s'agit, d'une répression du droit de se rassembler, d'être dans la rue et de manifester."
Infractions mineures contestées
Les cyclistes, jugés devant le Tribunal de police, ont contesté des infractions mineures, notamment au Code de la route. La preuve, pour eux, que l'on cherche là à nuire au mouvement et à tenter de le stopper.
Ce n'est rien d'autre qu'une violation du droit de manifester, selon Me Olivier Peter, leur avocat: "Vous avez exactement la même manifestation à un an d'intervalle, sans accidents, sans dommages, sans problèmes particuliers. En 2019, il n'y a eu aucune interpellation, en 2020, il y a eu 23 interpellations."
Pour l'avocat, cela "démontre clairement une volonté de réprimer et de harceler les manifestants et manifestantes".
La police conteste toute hostilité
A la barre, quatre agents de police, appelés comme témoins, ont nié toute volonté de harcèlement. Ils disent agir pour assurer la sécurité de tous.
Contactée, les forces de l'ordre rappellent simplement que la pandémie a changé un certain nombre de règles. Et les manifestations, comme la Critical Mass, n'y échappent pas.
Le verdict du Tribunal genevois sera prononcé ultérieurement. D'autres contestations en justice de cyclistes verbalisés sont attendues ces prochaines semaines.
Raphaël Leroy/ebz