Le congé paternité actuel de deux semaines, couplé au congé maternité de 16 semaines en vigueur à Genève, ne permet pas aux deux parents de s’impliquer pleinement dans la vie familiale, soulignent les Verts'libéraux genevois jeudi dans leur communiqué. C'est pourquoi leur texte revendique six semaines supplémentaires pour le deuxième conjoint.
"Le retour au travail rapide des pères les prive de l’opportunité de tisser des liens approfondis avec leurs enfants ainsi que d’assumer à part égale les responsabilités familiales. En conséquence, les femmes renoncent encore trop souvent à une carrière professionnelle ou la mettent entre parenthèses", a déploré Manuelle Pernoud, co-initiante, citée dans un communiqué.
Plus de temps ensemble
"L'une des forces de ce projet est d'inclure tous les modèles familiaux, y compris les parents de même sexe, adoptifs ou encore les familles d'accueil", a déclaré Marie-Claude Sawerschel, présidente du PVL genevois.
Son mérite est de considérer l'entourage de l'enfant "comme une équipe". Deux semaines pourront par ailleurs être transférées de manière flexible à l’un ou l’autre parent en fonction de leur organisation et de leur désir.
Présent lors de la conférence de presse, le professeur Philip Jaffé a souligné les effets positifs sur le bien-être des enfants, des mères et sur la qualité des relations entre parents: diverses études ont montré une diminution des divorces, des dépressions post-partum et aussi des décrochages scolaires lors d'encadrement par les deux parents dès la naissance.
Pas concret pour l'égalité
"Avec le congé parental, nous avons l’opportunité de faire un pas concret en faveur de l’égalité femmes-hommes. Il diminue le risque de discriminations et favorise la participation des femmes au marché du travail, au bénéfice de l’économie dans son ensemble", a poursuivi Manuelle Pernoud.
"Economiquement supportable", ce congé parental cantonal sera financé par une augmentation des cotisations paritaires qui devrait se situer entre 0,15% et 0,2%. Selon Aurélien Barakat, co-initiant, "à terme, les employeurs bénéficieront du projet grâce à une plus grande disponibilité de la main-d'œuvre féminine et à des employés plus reposés et productifs". Il permettra aussi de meilleures rentrées fiscales.
Pour Marie-Claude Sawerschel, il s'agit de donner à tous "des conditions de départ excellentes", la Suisse étant très en retard en matière de politique familiale. Les initiants ont jusqu'au 16 décembre pour recueillir les plus de 8300 signatures nécessaires.
ats/ther