L'alliance de gauche s'est positionnée contre l'avis de la droite et celui de l'Exécutif municipal, qui proposait de son côté un contre-projet.
"Est-ce qu'on veut une société qui fait la promotion de la consommation, de vendre pour vendre? C'était le débat de fond que nous avons essayé d'avoir hier soir", explique dans le 12h45 la députée socialiste Olivia Bessat-Gardet.
Les rues genevoises pourraient donc être "libérées" de la publicité commerciale, comme le dit le texte de l'initiative, dès 2025. Son but: préserver la qualité du paysage et faciliter la mobilité, notamment pour les personnes en situation de handicap.
Mais toute la réclame ne serait pas concernée. Les panneaux dédiés à la promotion culturelle et événementielle pourront être maintenus.
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Pas soumis au peuple, à moins que...
La population genevoise ne sera vraisemblablement pas amenée à se prononcer sur cette décision, puisqu'une spécificité prévoit qu'une initiative n'est soumise aux urnes qu'en cas de refus par le Conseil municipal.
Rien n'est toutefois gravé dans le marbre. L'Exécutif de la ville doit maintenant élaborer un règlement d'application dans les trois prochains mois. Ce règlement pourrait, lui, être attaqué par un référendum.
Quoi qu'il en soit, les édiles ont envoyé un signal fort mardi, alors que la publicité rapporte plus de quatre millions de francs par année à la ville de Genève.
"On est dans une situation financière qui est extrêmement compliquée en ville de Genève. On a présenté un budget déficitaire de 42 millions. Pour revenir à l'équilibre en 2028, on doit trouver 7 millions de francs d'économie par année. Avec 4 millions qui nous sont enlevés en plus, ça sera d'autant plus difficile", estime la conseillère administrative PDC Marie Barbey-Chappuis.
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Adrien Krause, Ana Silva et Julien Chiffelle
Adaptation web: Jérémie Favre