La fondation "Agir pour le Coeur des Femmes" est à l'origine de cette action organisée par l'Hôpital de la Tour, à Genève. Les accidents cardiovasculaires ne concernent pas que les hommes. Ils sont même la première cause de mortalité chez les femmes en Suisse, soit l'équivalent d'un tiers des décès par année.
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Le nombre de cas au sein de cette population est en augmentation. "Mes deux parents ont de graves antécédents cardiaques. J'ai pris connaissance de cette journée et on est venu avec ma soeur. Même si on est relativement jeune, il n'y a pas d'âge pour se faire contrôler", raconte Sonia, qui a participé mercredi à la journée de dépistage.
"Il y a une tendance à l'aggravation en termes d'incidence d'accidents cardiovasculaires chez les femmes avant 55 ans", remarque Laurence Vignaux, responsable de l'unité cardio-pulmonaire de l'hôpital genevois. "Ces femmes de cinquante ans se trouvent à la croisée des chemins avec leur carrière, leurs enfants et leurs parents dont elles doivent commencer à s'occuper, et elles ne prennent pas le temps de consulter."
Les questionnaires distribués lors de cette journée tiennent compte des spécificités des femmes, telles que les facteurs de risque liés à une grossesse, à la ménopause ou à des traitements contre le cancer du sein.
Moins d'égard pour les femmes en médecine
Les hommes et les femmes sont également inégaux face aux infarctus. Dans le canton de Genève, par exemple, en cas d'accident coronarien aigu, la mortalité est de 15% pour les femmes, contre 9% chez les hommes, affirme Laurence Vignaux.
La médecine du coeur s'est par ailleurs longtemps focalisée sur les hommes. Or les symptômes de l'infarctus chez les femmes ne sont pas les mêmes que chez leurs homologues masculins.
"On s'est rendu compte qu'elles reconnaissent moins bien leurs symptômes, explique Edoardo de Benedetti, cardiologue à l'Hôpital de la Tour. Elles ont des délais de consultation plus longs, sont souvent moins prises au sérieux et font donc moins d'examens."
Le défi pour la cardiologie, comme pour les autres disciplines, reste de prendre en compte le fait que les femmes ne sont pas des patientes comme les autres.
Aurélie Coulon/iar