Se faire livrer son repas par une personne qui l'a préparé dans sa cuisine: la pratique est en plein boom depuis que le Covid restreint l'accès aux restaurants. Un marché qui se développe sur des sites spécialisés comme Neia ou Nik's Fudo mais également sur des plateformes généralistes telles que Facebook Market ou Instagram.
Une enquête du Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV) du canton de Genève révèle des conditions de production déplorables chez une part importante de ces services traiteurs d'un nouveau genre. Sur 46 inspections, "plus de la moitié" ont révélé des situations "vraiment problématiques", dévoile le chimiste cantonal Patrick Edder, dans l'émission A Bon Entendeur: "Les conditions d'hygiènes sont parfois déplorables avec des produits moisis, des problèmes de température, ou la présence d'animaux de compagnie", souligne-t-il.
Règles du secteur de la restauration
A cela s'ajoute de nombreux manquements administratifs comme l'absence d'auto-contrôle, le manque de connaissances des bonnes pratiques de fabrication et des exigences légales. Or ces cuisinières et cuisiniers qui exercent depuis leur domicile sont tenus de respecter les règles qui s'appliquent au secteur de la restauration.
"Nous sommes parfois tombés sur des situations catastrophiques", commente Patrick Edder, qui appelle consommateurs et consommatrices à la vigilance: "Commander sur Facebook sans réellement savoir à qui on a affaire, je le déconseillerais".
Au total, cent dix-neuf infractions ont été constatées. Au terme de cette campagne, les autorités genevoises ont prononcé neuf interdictions de production.
Linda Bourget/sjaq