"Cette eau chaud pourra être utilisée et valorisée dans des réseaux thermiques pour pouvoir approvisionner la population genevoise en chaleur renouvelable et durable", explique Michel Meyer, responsable Géothermie aux SIG, dans le 19h30.
A l'aide de camions-vibreurs
Pour trouver ces aquifères souterrains, les ingénieurs utilisent onze camions-vibreurs qui font trembler la terre tous les vingt mètres. "Le camion fait descendre une plaque vibrante contre l'asphalte qui va vibrer durant 60 secondes", décrit le chef de projet, Frédéric Mirgelet.
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Les engins envoient ainsi des ondes dans les entrailles de la terre, qui seront réfléchies par les différentes interfaces géologiques. Elles seront ensuite captées simultanément par 20'000 géophones installés en surface.
"C'est l'ensemble de ces géophones qui vont enregistrer les retours d'onde et qui collectent les données chaque nuit", développe Frédéric Mirgelet.
"Nous sommes dans une phase cruciale"
Jusqu'ici, les travaux d'exploration débuté en 2014 avaient pu confirmer la présence de nappes d'eau chaude dans le sous-sol. Cette nouvelle étape vise donc à localiser avec précision leur emplacement.
"Nous sommes dans une phase cruciale de cartographie. Ensuite nous pourront industrialiser le processus en lançant des opérations de forage", précise encore Michel Meyer.
Sur terre et sur l'eau
Pour ce faire, les ingénieurs ont quadrillé 190 km2 sur terre, mais aussi sous l'eau, où les camions sont remplacés par des bateaux et les géophones par des câbles électriques.
"Le bateau va parcourir une surface pour permettre aux hydrophones d'enregistrer les tirs qui sont réalisés par le bateau-source", précise Eric Masquelier, géophysicien chez Geneva Geo Energy.
Cette exploration géothermique d'intérêt national s'appuie sur un budget de 46 millions de francs, dont 60% est subventionné par la Confédération. A Genève, les camions termineront leur ballet sonore mi-octobre.
Thomas Epitaux-Fallot/jfe