Publié

Verdict en demi-teinte pour les cyclistes de Critical Mass

GE: cinq participants à la Critical Mass amendés pour infraction à la loi routière
GE: cinq participants à la Critical Mass amendés pour infraction à la loi routière / 19h30 / 1 min. / le 24 octobre 2021
Le tribunal de police de Genève a décidé de maintenir les amendes de cinq membres du mouvement Critical Mass. Ces cyclistes avaient contesté des amendes reçues en août pour infraction à la loi routière.

Le 17 août dernier, cinq militants du mouvement Critical Mass avaient été amendés pour infraction à la loi routière. Concrètement, ils avaient gêné le trafic de façon délibérée lors d'un rassemblement mensuel de deux-roues.

Les peines avaient été contestées devant le tribunal de police à Genève et le verdict a été révélé ce dimanche. Les amendes sont maintenues mais les montants sont moins élevés qu'en première instance, entre 100 et 600 francs, une diminution d'environ 80%.

"Encore beaucoup de matches à jouer"

Selon l'avocat des cyclistes Olivier Peter, il ne s'agit que "d'une première étape, trois instances pourraient encore être prononcées." Celle-ci a permis de "recadrer le débat d'un problème de circulation routière comme le Conseil d'Etat aimerait le considérer à un problème d'exercice de droits fondamentaux", explique l'avocat dimanche dans le 19h30.

Olivier Peter n'est pas totalement satisfait du verdict. "C'est un bon début mais il y a encore beaucoup de matches à jouer", souligne-t-il.

Le mouvement a été créé à la fin des années 90 et, depuis, des cyclistes militants se retrouvent chaque dernier vendredi du mois pour occuper la route. Mais les relations avec la police ont toujours été compliquées, oscillant entre bienveillance et répréhension.

Un Conseil d'Etat ferme face aux militants

Pour le conseiller d’Etat genevois Mauro Poggia, "il n'y a pas de raison que la Critical Mass soit au-dessus des lois". Le Conseil d'Etat souhaite que les militants du mouvement s'annoncent avant toute manifestation pour que les parcours soient fixés en concertation.

"Je crois que les usagers de la mobilité douce ont le droit de s'exprimer mais ils doivent aussi savoir qu'ils ne sont pas les seuls à pouvoir revendiquer des droits sur l'usage public", explique Mauro Poggia. Le conseiller d'Etat reconnaît aussi que la police n’a pas le droit de décourager des participants à manifester.

Joël Boissard/aps

Publié