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Genève expérimente un projet de Landsgemeinde entièrement féminine

Une Landsgemeinde uniquement composée de femmes s’est tenue samedi à Genève, 50 ans après l’obtention pour les femmes du droit de vote en Suisse
Une Landsgemeinde uniquement composée de femmes s’est tenue samedi à Genève, 50 ans après l’obtention pour les femmes du droit de vote en Suisse / 19h30 / 2 min. / le 20 novembre 2021
Pour la première fois en Suisse romande, quelque 200 femmes et minorités de genre se sont réunies samedi sur la plaine de Plainpalais à Genève pour créer une Landsgemeinde totalement féminine dans le cadre d'un projet organisé par le festival Les Créatives.

Une performance inédite réservée aux femmes et aux minorités de genre s'est tenue samedi sur la plaine de Plainpalais, à Genève, dans le cadre du festival Les Créatives. Il s'agit d'un projet de vote symbolique, appelé VOTE 71/21, prenant la forme d'une Landsgemeinde féministe, 50 ans après l'obtention du droit de vote pour les femmes en Suisse.

"La singularité du festival des Créatives, c'est d'être un festival féministe et artistique. On souhaitait s'inscrire cette année dans la célébration du jubilé du droit de vote pour les femmes. Le but était de performer cette démocratie en organisant une Landsgemeinde inédite dans l'espace public", explique la directrice ad interim du festival Prisca Harsch.

A l'inverse des Landsgemeinde d'avant 1971 et du traditionnel Landaman, une femme tenait le micro samedi. "L'idée était d'avoir une Landafrau, un terme qui n'existe pas, à la place d'un Landaman pour présider la Landsgemeinde et décompter les votes à vue", souligne Mélissa Catoquessa, Landafrau lors de l'événement.

Des recommandations pour les parlementaires

Au total, huit propositions ont été soumises au vote, toutes émises par un groupe de travail féministe et passées en consultation élargie. Les initiatives proposées concernent les violences sexuelles, mais aussi des thématiques comme l'éducation non discriminatoire, la protection de la Constitution ou l'investissement écologique.

"On voit dans ces sujets que le féminisme n'a pas des réponses uniquement pour l'égalité de genre, mais pour plein de problèmes, comme le changement climatique", relate la coresponsable du projet Noemi Grütter.

"C'est un événement qui a son utilité ne serait-ce que pour donner de la visibilité aux collectifs qui s'expriment aujourd'hui", estime un observateur à l'extérieur de l'enceinte non mixte.

A partir de ce scrutin, ouvert également en ligne jusqu'au 24 novembre, des recommandations seront envoyées aux parlementaires à Berne.

Aurélie Coulon/iar

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