Les 5000 cabas alimentaires déposés étalés sur la grande plaine genevoise sont vides et ne seront par conséquent pas distribués aux plus démunis, expliquent les organisateurs de cette action.
Le but de cette installation aux dimensions impressionnantes est d'interpeller les passantes et passants, en leur rappelant que la précarité touche toujours plus de monde à Genève.
Une situation aggravée par la crise
Ce chiffre de 5000 correspond aussi au nombre de cabas alimentaires, soit de paniers de nourriture, que la Fondation Partage, en charge de la banque alimentaire genevoise, distribue chaque semaine dans le canton aux plus précaires.
Et ce nombre n'a cessé d'augmenter ces derniers mois en raison notamment de la crise liée au coronavirus. Avant qu'elle n'éclate, la Fondation Partage distribuait des aides à environ 9000 personnes. Mais la pandémie a fait exploser les besoins. Aujourd'hui, ce sont quelque 13'800 personnes qui dépendent de ces paniers. C'est un peu moins qu'au sommet de la crise, mais pour la Fondation, c'est le signe que la situation reste fragile.
"La problématique de la précarité est en train de s'installer. Si la Fondation Partage veut continuer à pouvoir assurer ses prestations, on doit pouvoir sensibiliser la population genevoise à cette problématique, et essayer de durer dans le temps, car on n'a pas de signaux que ça va s'arrêter", souligne dans le 12h45 son directeur, Marc Nobs.
"Inégalités fortement ancrées"
Une situation que déplore également Christina Kitsos, conseillère administrative de la ville de Genève en charge de la cohésion sociale et de la solidarité. Pour elle, la crise sanitaire se mue en véritable crise sociale.
"Malgré le fait que l'économie genevoise se porte très bien, on a un accroissement des inégalités, qui sont fortement ancrées", insiste-t-elle dans le 12h45.
Mais ce n'est pas, selon elle, à la population uniquement de prendre en charge, via des dons, cette précarité. "La sécurité alimentaire ne devrait pas se faire de manière bénévole ou caritative, on devrait vraiment faire valoir le droit à la sécurité alimentaire" au niveau politique, ajoute-t-elle. Avant de poursuivre: "Le canton avait donné des moyens supplémentaires et la ville a participé à la logistique, mais là, vu les inégalités qui perdurent, on va devoir travailler plus sur ces questions."
Sujet TV: Julien Chiffelle/Claire Burgy
Sujet radio: Anouk Pernet
Adaptation web: Fabien Grenon