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L'avenir de dizaines de sans-abris est incertain à Genève

Le temple de la fusterie avait accueilli des sans-abris en 2019. [Keystone - Martial Trezzini]
Le Temple de la Servette demande de l’aide face au grand nombre de sans-abris / Le 12h30 / 2 min. / le 28 janvier 2022
Le nombre important de personnes accueillies au Temple de la Servette à Genève est contraire aux normes sanitaires. Le lieu de culte a exigé que la situation se normalise d'ici à ce vendredi soir, a appris la RTS. Des discussions sont en cours pour trouver une solution.

La tension est vive au Temple de la Servette à Genève. Des dizaines de sans-abris craignent pour leur futur, alors qu'ils sont trop nombreux à se rassembler dans le lieu de culte en vertu des normes sanitaires. La direction du temple a décidé de mettre le holà. Les autorités municipales et cantonales s'en mêlent.

Depuis plusieurs années, le Temple de la Servette met à disposition ses locaux pour venir en aide aux sans-abris. Les services sanitaires genevois ont estimé que les lieux ne pouvaient accueillir que 30 personnes au maximum. Or, l'église est prise d'assaut depuis dix jours.

La semaine dernière, la Caravane Sans Frontières, qui gère la prise en charge, a accueilli 75 personnes. Jeudi, plus de 50 sans-abris s'y pressaient. Une situation devenue ingérable pour Jean-Claude Decastro, membre du Conseil de la paroisse protestante de la rive droite.

>> Relire : A Genève, la Caravane Sans Frontières manque de lits pour les sans-abris

Ultimatum levé

Mercredi, le temple a donné jusqu'à ce vendredi soir à la Caravane Sans Frontières pour se mettre aux normes. Dès lors, il est difficile de refuser du monde pour une association humanitaire. Contactée par la RTS, celle-ci ne souhaite pas commenter la situation.

Les autorités municipales et les services du médecin cantonal ont donc été sollicités pour trouver une solution. Des négociations sont en cours. Mais le temple a décidé de lever son ultimatum. Il a reçu des garanties qu'une solution serait trouvée d'ici à la fin de la semaine prochaine. Une hausse de la jauge sanitaire est notamment évoquée.

Une trentaine de places supplémentaires refusées

Mais la situation reste compliquée. Les lieux d'accueil se font rares à Genève. La tension est vive et chacun se renvoie la balle. Pour preuve, le conseiller d'Etat genevois Thierry Apothéloz a proposé jeudi, en réponse à un élu municipal, de mettre à disposition au moins 35 places de l'Hospice général pour les sans-abris.

Mais l'association Caravane Sans Frontières a refusé l'offre. Elle estime ne pas avoir suffisamment de ressources pour y faire face. Elle souligne également que ce n'est pas à elle de gérer ces lieux et appelle à la mise en place d'un lieu pérenne d'accueil des sans-abris à Genève.

"Nous nous sentons abandonnés par les pouvoirs publics", souffle une femme, au Temple de la Servette.

Raphaël Leroy/Mohamed Musadak/vajo

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