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Une réforme des cours d'éducation sexuelle à Genève fait débat

Une réforme des cours d'éducation sexuelle à Genève fait débat [Keystone - Laurent Gillieron]
Réforme pour l’augmentation des heures d’éducation sexuelle à Genève / Le 12h30 / 1 min. / le 7 février 2022
A Genève, le Département de l'instruction publique veut augmenter les heures d'éducation sexuelle. Un projet de réforme est en cours d'élaboration. Ce projet inquiète toutefois les syndicats et des associations de santé sexuelle, qui craignent que la qualité de ces cours diminue.

Actuellement, les formateurs et formatrices donnent des cours d'éducation sexuelle du primaire au secondaire 2, mais ils sont aussi sollicités par les écoles pour répondre à des problématiques qui interviennent sur le terrain, comme pour des cas de harcèlement.

Avec la réforme, une partie d'entre eux serait uniquement dédiée à l'enseignement et une autre préparerait les cours et les projets. Leurs représentants estiment que cela constituerait une grande perte, car ce ne serait plus les personnes en contact direct avec les élèves qui prépareraient les cours. Ils craignent qu'elles soient alors déconnectés de la réalité du terrain.

Investissement émotionnel

La réforme vise à augmenter le nombre d'heure d'éducation sexuelle. Ces cours auraient lieu chaque année depuis la 3H jusqu'à la 3ème de l'école secondaire 2. Actuellement, ils sont dispensés une année sur deux depuis la 4P jusqu'à la 2ème année de l'école secondaire 2.

Pour ceux qui continueraient à donner des cours, il faudrait assurer plus d'heures. Les formateurs passeraient de 18 à 28 périodes d'enseignement. Or ces cours demandent un fort investissement, y compris émotionnel, pour s'adapter aux classes et instaurer un climat de confiance. Il sera difficile pour eux de changer plus souvent de classes voire d'école.

Les syndicats lancent donc une pétition contre la réforme. Ils demandent de garder le fonctionnement actuel, ainsi que plus de postes de formateurs en santé sexuelle pour accompagner la hausse des heures de cours.

Statut d'enseignant

Le Département de l'instruction public explique à la RTS que les formateurs qui dispenseront encore des cours passeraient au statut d'enseignant, ce qui valorise mieux leurs compétences. Il souligne que l'augmentation du nombre de périodes d'enseignement correspond à ce que dispensent les enseignants de primaire.

Cela n'aurait pas d'impact sur le nombre d'heures travaillées par année (1800 heures), étant donné que ces formateurs ne s'occuperaient plus que de l'enseignement.

Invitée dans le 12h30, Caroline Jacot-Descombes, directrice adjointe de Santé sexuelle suisse, partage un constat similaire à celui des syndicats: "C'est tout à fait réjouissant qu'on puisse augmenter le nombre d'heures d'éducation sexuelle à Genève. C'est le cas dans d'autres cantons aussi, c'est une tendance dont on se réjouit beaucoup, mais il ne faut pas qu'elle se fasse au détriment de la qualité des cours."

>> L'interview complète de Caroline Jacot-Descombes dans le 12h30 :

Caroline Jacot Decombes, directrice adjointe de Santé sexuelle Suisse. [Santé sexuelle Suisse]Santé sexuelle Suisse
Réforme de l’éducation sexuelle à Genève: interview de Caroline Jacot-Descombes / Le 12h30 / 3 min. / le 7 février 2022

Anouk Pernet/asch

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