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La Ville de Genève ne taillera plus ses arbres pour lutter contre les îlots de chaleur urbains

La Ville de Genève ne taillera plus ses arbres pour lutter contre les îlots de chaleur urbains. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
La Ville de Genève ne taillera plus ses arbres pour lutter contre les îlots de chaleur urbains / Le 12h30 / 1 min. / le 10 février 2022
Laisser pousser les arbres pour lutter contre les îlots de chaleur, tel est le projet lancé jeudi par la Ville de Genève. Elle renonce à la taille "en tête de chat", qui consiste restreindre le volume des feuillages, pour des questions esthétiques. La ville met ainsi fin à une tradition héritée du XIXe siècle.

A l'époque, c'est la nature qui était au service de l'être humain. Il faut désormais renverser la tendance, a martelé le conseiller administratif de la Ville de Genève Alfonso Gomez. La Cité de Calvin va donc renoncer pour ses arbres à la forme architecturée pour une forme semi-libre.

La liste des bienfaits est longue: une ombre au sol qui augmente de 250% par arbre - donc plus de fraîcheur et d'humidité en milieu urbain - et plus d'espace pour les insectes et les oiseaux.

Une lente transition

Il ne suffit pourtant pas de poser le sécateur. Car tous les arbres ne sont pas assez solides pour supporter la conversion. Un tiers restera "en tête de chat". Ensuite, ils n'aiment pas les changements brutaux.

Caroline Paquet-Vannier, dendrologue à la Ville de Genève, explique jeudi dans le 12h30 ce qui se passerait si on les laissait simplement pousser: "Il y aurait un problème de sécurité et de concurrence des branches entre elles. On aurait trop de branches sur des têtes pas assez solides. Il faut vraiment y aller en douceur." 

Investissement sur le long terme

Les arbres doivent pousser pendant deux ans avant que certaines branches existantes puissent être coupées et que de nouvelles puissent pousser. Cela permet d'aérer la "charpente" pour qu'elle soit solide. Et il faut recommencer pendant sept ans.

Tout cela demande de former les tailleurs. Ils passeront plus de temps sur chaque arbre. Un investissement qui devrait se rentabiliser à terme, selon les autorités. Car une fois que les arbres seront convertis, on pourra en effet poser le sécateur.

Anouk Pernet/vajo

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