Des risques institutionnels déjà identifiés au Foyer de Mancy (GE), selon un ex-cadre
Dans un entretien publié vendredi dans La Tribune de Genève, Stephan Eliez évoque l'accélération des ouvertures depuis 2016. Une dizaine d'institutions, dont le Foyer de Mancy, ont été ouvertes en deux ans. "Ce rythme faisait courir des risques institutionnels multiples, que nous avions identifiés", relève celui qui a créé le Foyer de Mancy en 2018.
Stephan Eliez, qui a dirigé l'OMP durant treize ans jusqu'à l'automne 2018, affirme avoir présenté ces risques à sa hiérarchie et à la cheffe du Département de l'instruction publique Anne Emery-Torracinta dès 2016 "plus d'une fois par année". Il l'avait écrit formellement dans le cadre de la procédure d'évaluation annuelle des risques, précise-t-il.
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"On avait un cadre"
Il avait évoqué "un risque sur la possibilité de trouver des locaux en suffisance, du personnel en suffisance avec les titres et qualités requis, sur la difficulté de la capacité d'encadrement par des collaborateurs plus expérimentés, de former autant de personnes aussi vite, un risque de fragmentation, de perte de cohérence, de gestion des transports d'enfants, d'augmentations des coûts liés à la rapidité de l'accroissement".
Face à ces risques identifiés, "un plan de bon sens" avait été mis en place. "Le plan d'action avalisé avait pour but d'évaluer les besoins d'accompagnement, de formation et soutien des équipes", explique Stephan Eliez. "Si l'encadrement devait se révéler insuffisant, une alerte était prévue", ajoute-t-il. Selon l'ex-directeur de l'OMP, en 2018, le taux d'encadrement était suffisant et la formation des collaborateurs était prévue. "On avait un cadre", estime-t-il.
Enquêtes en cours
Stephan Eliez, qui est maintenant directeur général et directeur médical de la Fondation Pôle Autisme, a exprimé son immense tristesse suite aux informations qui sont parues dans la presse. "Ces révélations sont un choc et j'ai eu une réaction de stupeur", ajoute-t-il.
Des maltraitances répétées dans ce foyer pour jeunes autistes ont été révélées par Le Temps et Heidi.news. Une procédure pénale est en cours: trois collaborateurs du foyer sont soupçonnés d'avoir "administré à une résidente des médicaments qui ne lui avaient pas été prescrits et d'avoir ainsi mis sa santé, voire sa vie, en danger". Une enquête administrative externe ainsi qu'une enquête parlementaire ont aussi été lancées.
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ats/vajo