Publié

A Genève, double "oui" sur les réseaux thermiques et sur l'accès aux logements sociaux

Votations cantonales : les Genevois acceptent de justesse de durcir l'accès aux logements sociaux.
Votations cantonales : les Genevois acceptent de justesse de durcir l'accès aux logements sociaux. / 19h30 / 2 min. / le 13 février 2022
Les Genevoises et Genevois ont plébiscité dimanche le monopole cantonal sur les réseaux thermiques structurants. Par 79,25% de "oui", ils ont accepté d'inscrire ce principe dans leur constitution. Ils ont également accepté par 50,69% de "oui" de doubler le délai résidence préalable obligatoire dans le canton pour obtenir un logement social.

Le déploiement et l'exploitation des réseaux thermiques sont nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques cantonaux, a plaidé le gouvernement. Ce monopole revient aux Services industriels de Genève (SIG) en vertu d'une loi adoptée par le Grand Conseil et qui vise à développer de façon coordonnée l'énergie thermique.

Un monopole cantonal dans l'approvisionnement et la distribution d'eau et d'électricité figure déjà dans la Constitution genevoise. Il est ainsi étendu à l'énergie thermique. Dans le même ordre d'idée, les réseaux thermiques structurants sont d'utilité publique. Le monopole doit permettre d'accélérer leur déploiement.

250 km de conduites

Les SIG développent déjà deux réseaux, dont GéniLac, un système de chauffage et de refroidissement qui fonctionne avec l'eau du Léman. Il est prévu de construire 250 kilomètres de conduites en ville de Genève et dans les grandes communes d'ici à 2030, afin d'assurer un quart de l'approvisionnement énergétique du canton.

Les "routes secondaires" qui relieront les réseaux structurants aux habitations restent, elles, ouvertes à la concurrence. En outre, des garde-fous ont été mis pour que le coût des investissements ne soit pas répercuté sur les clients. Malgré cela, le PLR et l'UDC s'opposaient à la modification constitutionnelle.

Le taux de participation pour cet objet s'est élevé à 40,69%.

ACCES RESTREINT AUX LOGEMENTS SOCIAUX

A Genève, il sera également plus difficile d'obtenir un logement social. Le peuple a accepté dimanche par 50,69% de "oui" de doubler le délai résidence préalable obligatoire dans le canton. Le taux de participation s'est élevé à 40,69%.

>> Les précisions de La Matinale :

La rade de Genève (image d'illustration). [Keystone - Salvatore Di Nolfi]Keystone - Salvatore Di Nolfi
A Genève, les premières conséquences de la votation sur les logements sociaux / La Matinale / 1 min. / le 15 février 2022

La majorité parlementaire de droite avait modifié la loi générale sur le logement et la protection des locataires pour faire passer le délai de résidence préalable obligatoire dans le canton de deux à quatre ans pour obtenir un logement subventionné. L'objectif était de donner la priorité aux résidents genevois dans un contexte de forte pénurie de logements.

Cette disposition a fait l'objet d'un référendum de la gauche, des syndicats et d'autres associations qui la jugent discriminatoire envers tous ceux qui ne vivent pas dans le canton depuis longtemps. La modification fait passer le critère d'urgence sociale au second plan, au profit du critère de durée de résidence. Or un allongement du délai de carence prolonge la précarité, ont-ils dénoncé.

Près de 7000 dossiers de demande pour un logement subventionné sont enregistrés dans le canton. Dans la majorité des cas, le temps d'attente dure déjà plus de cinq ans.

Les référendaires craignent aussi que cette modification législative ne crée un précédent. Les autres prestations sociales peuvent actuellement être obtenues après deux ans de résidence.

>> Voir l'interview dans Forum d’Antonio Hodgers, conseiller d'Etat genevois chargé du territoire :

Priorité aux Genevois pour les logements sociaux dans le canton: interview d’Antonio Hodgers
Priorité aux Genevois pour les logements sociaux dans le canton: interview d’Antonio Hodgers / Forum / 6 min. / le 13 février 2022

ats/kkub

Publié